Rose-May et Alban - Histoires de Sexe

Rose-May et Alban

... avez affronté les vôtres ?
— Peut-être le soir où vous avez tiré sur les trois idiots. Je me battais pour les empêcher d’entrer dans le manoir. La première fois que je protégeais quelque chose… ou quelqu’un.

Elle déglutit difficilement.

— Et que me conseille le Grand Sage, tenta-t-elle de plaisanter.
— Si vous n’affrontez pas ces deux malfaisants maintenant, vous allez replonger à chaque fois qu’ils referont parler d’eux. L’annonce des fiançailles, l’annonce du mariage et ainsi de suite.
— Que dois-je faire ?
— Leur dire leurs quatre vérités, leur voler dans les plumes.
— Je ne sais pas si je pourrais.
— Je ne serais pas toujours là pour vous secourir.

Cette annonce la glaça.

— Si vous le désirez, je peux vous accompagner.
— J’aimerais mieux.

~oOo~

La salle d’exposition débordait d’esthètes en tout genre, des gens qui pouvaient tout aussi bien s’extasier devant une toile blanche intituléele Saint-Père aux sports d’hiver que devant une sculpture représentant une crotte de chien dans une assiette, présentée comme un refus duconsumérisme ; en y regardant bien, pas sûr que ce soit une sculpture, mais vraiment une crotte de clébard ramassée dans la rue.

L’art nouveau c’est comme le beaujolpif du même nom, faut s’accrocher, se disait Alban en s’interrogeant devant les œuvres de Marie-Édith de Mantes.

Lui qui appréciait un Chagal ou un Calder perdait pied devant ces trucs, ces machins, ces bidules.

Il passa devant un empilement de sceaux emplis de ...

... peinture.

Tiens, les ouvriers ont oublié leur matos, avant de se rendre compte qu’il se trouvait devant une œuvre de l’artiste, définie sous le nom de Chromatik.

Rose-May se frayait un passage dans la foule, suivie par un Alban en tenue d’apparat. Elle tomba sur les deux traîtres par hasard, alors qu’ils allaient faire une annonce de première importance.

— Rose-May, bêla l’artiste, inquiète devant le regard furibond de la vicomtesse.
— Je vois que tu n’as pas mis longtemps à me remplacer, ironisa Pierre-Édouard, tu te fais accompagner de ton gigolo.

L’ex-fiancé ne pardonnait pas à Rose-May le sort fait à sa Porsche Cayenne, même en sachant que la malheureuse voulut mettre fin à ses jours peu de temps après.

La foule se massa autour des protagonistes, les Smartphones dégainés, prêts à prendre des rafales de vidéos et à déverser leur bile sur les réseaux dits sociaux. Il allait y avoir du sport, peut-être de la baston, qui sait, même du sang !

Prêts à tout balancer sur Touiteur ou Instagram !

— Serait-ce moi que vous qualifiez de gigolo ?
— Oui, mon brave.
— Vous insultez mademoiselle la Vicomtesse par ces propos. Veuillez retirer ces paroles.
— Oh, le valet sait parler, tu as bien éduqué ton toutou.

Il ne vit pas, mais alors absolument pas la mandale aller-retour partir, mais il la sentit arriver.

— Je vais vous faire regretter ça, paltoquet, glapit le marquis.

Pierre-Édouard voulait laver son honneur, se faire baffer devant sa promise mettait ...