1. Je ne suis pas celui que vous croyez


    Datte: 27/09/2022, Catégories: fh, revede, Humour Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    ... générateur de texte, que j’avais davantage testé par curiosité que par véritable intérêt pour sa prose dopée à l’intelligence artificielle. Je ne me suis pas connecté sur Rêvebébé, mes petits textes peuvent bien y plaire à quelques-uns ou sombrer dans l’oubli, peu importe. Pas envie d’y lire, non plus. Et puis j’ai bien sûr soigneusement évité d’aller revoir cette maudite page de canular sur RateMyDate qui m’a manifestement privé d’une nuit bien douce. Et qui sait, de mieux encore, d’un début d’histoire d’amour, si affinités. J’espère simplement que François tient parole, et qu’il s’active à supprimer ce compte intempestif.
    
    Je m’efforce de ne pas être amer, de prendre ce revers si malchanceux avec le détachement et l’humour que j’ai revendiqués en expliquant le sens de mes petites contributions sur Rêvebébé à Julie, la délicieuse journaliste qui m’a gracieusement envoyé balader. Elle non plus ne m’a toujours pas renvoyé son texte, et finalement ça m’arrange. Après cette indigestion de tentations décevantes, je hausse les épaules et prends la vie comme elle vient.
    
    Farah, mon ex, m’a appelé, plutôt gentiment, pour prendre de mes nouvelles. Ce n’était, ceci dit, pas tout à fait désintéressé. Accessoirement, elle m’a demandé si ça me dérangerait de lui prêter la tente Quechua. Elle compte passer quelques jours dans les Cévennes, « avec quelqu’un ». Quelqu’un de manifestement pas trop différent. Non, bien sûr, ça ne me dérange pas, même si la démarche manque un peu ...
    ... d’élégance. Mais je ne lui en veux pas, je lui souhaite sincèrement de trouver ce qu’elle cherche, et d’abord de le savoir, aussi.
    
    Me voilà presque zen, occupé à revoir le plan média du prochain lancement.
    
    Arthur entre dans mon bureau sous le prétexte de me demander si je veux qu’il me rapporte un sandwich du snack voisin. J’accepte en le remerciant, mais remarque aussitôt qu’il me dévisage de façon bizarre.
    
    — Quelque chose qui vous tracasse, Arthur ?
    — Vous êtes certain que tout va bien pour vous, Marc ?
    — Pourquoi ça ?
    — Vous savez que je suis tout ce qui se dit sur nos marques et ceux qui les représentent, sur le web.
    — Bien sûr, et vous assurez cette pige à merveille.
    — Il y a un article qui vient d’être publié il y a trente minutes à peine sur ce magazine féminin,Girlz. Je pense que… qu’il vous concerne, et est… particulièrement… gênant, me semble-t-il.
    
    Il me tend son iPhone, et je découvre l’objet du délit.
    
    D’abord la photo : ma gueule enfarinée, couverte du masque, certes, mais manifestement détendue, et levant mon verre en direction du photographe, comme s’il y avait quelque chose à fêter.
    
    Ensuite, le titre :
    
    Et puis le chapeau d’introduction de mon interview :
    
    Nausée. Guibolles en coton. Qu’est-ce que c’est que ce truc ?
    
    Je me précipite vers mon écran, tape l’adresse de RateMyDate, cherche ma fiche apocryphe. Elle est toujours là, désormais encombrée de commentaires qui s’étalent à l’infini, quand je déroule l’ascenseur latéral.
    
    Et il y en a ...