1. États d'âme...


    Datte: 22/09/2022, Catégories: fh, inconnu, caférestau, amour, Oral pénétratio, fsodo, occasion, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... cognac et un autre whisky.
    
    Nous attendions d’être servis pour reprendre la conversation, le mur de la gêne nous séparait.
    
    — Tes vacances ?
    — Superbes paysages, palais somptueux, gens miséreux, des grappes d’enfants sans cesse à tes trousses…
    — Je vois…
    — Et toi, ça va ?
    — Oui, la routine…
    
    Le silence se réinstalla de nouveau. Elle n’avait même pas posé ses lunettes de soleil et je ne pouvais rien lire dans ses yeux. Et puis elle s’agita un peu, avala son cognac d’un trait et commença :
    
    — Je voulais te dire…
    — Non, ne dis rien. C’est bien comme ça, c’est normal, c’est la vie. Je te souhaite tous les bonheurs du monde en pour des deux mois de bonheur que tu m’as donnés. Maintenant, va, tu dois être pressée.
    
    Elle se leva, fit trois pas et se retourna :
    
    — Merci pour ce Cognac !
    
    … et elle s’éloigna sans plus se retourner. J’avais une grosse patate sous le sternum, un sexe dilaté de palpitations comme si mon corps avait reconnu le sien, senti sa proximité, sachant tout le plaisir qu’il pouvait en attendre surtout après une quinzaine de disette. Mais il fallait se résoudre à l’évidence, une telle bête de sexe ne pouvait passer quinze jours de privation, elle m’avait remplacé pour obéir à la tyrannie de son corps.
    
    La vie sans elle reprit dans une totale et routinière monotonie. Je pris mes quartiers d’été sur la terrasse de notre petit bistrot sympa, y passant presque chaque jour me délasser en sortant du boulot, seul, terriblement seul. J’y remâchais ...
    ... mes états d’âme…
    
    , Mais pourquoi, nom de Zeus… Pourquoi faut-il que nous soyons, nous les hommes, aussi facilement captivés par un joli corps et un joli minois ? Et pourquoi ressentons-nous un tel vide existentiel quand une relation se termine ? Avant elle, j’étais seul, mais je ne me sentais pas malheureux. Maintenant je suis seul, mais j’ai l’impression d’avoir été amputé, c’est ça, amputé de mes sens, ne plus sentir son parfum, ne plus entendre sa voix, ne plus toucher sa peau, ne plus goûter sa bouche et son sexe, ne plus voir sa silhouette… Un silence assourdissant des sens, un handicapé sensitif…
    
    J’élucubrais ainsi sur mon sort en regardant passer une petite vieille sur le trottoir d’en face, là même où j’avais vu la longue silhouette d’Inès faire les cent pas, et je me demandais comment elle serait dans quarante ans. Une moto arriva soudain et s’arrêta brusquement quelques mètres avant la vieille dame. Le passager en descendit et marcha à grandes enjambées dans sa direction. Mon téléphone portable sonna. Je regardai l’appel, une publicité de l’opérateur. Le temps de relever le nez, le moteur de la moto rugit et elle s’engouffra comme un éclair dans la ruelle a trois mètres de moi. Brouhaha sur la terrasse, la vieille dame gisait à demi assommée sur la chaussée, on venait de lui arracher son sac. Une grosse voix s’éleva de l’intérieur du bar :
    
    — Pas d’affolement, j’ai appelé les pandores !
    
    Le méridional tenancier sortit sur sa terrasse et posa sa grosse main ...