1. Merci docteurs


    Datte: 15/09/2022, Catégories: fh, hplusag, Collègues / Travail amour, pénétratio, prememois, extraconj, diffage, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... n’était pas le plus grave. Pour le moment, il lui fallait soutenir le docteur de son mieux et… espérer.
    
    — Juste un détail, sans vous ennuyer, Monsieur le Docteur. Madame me donnait de quoi faire les courses et maintenant…
    — Ah oui, bien sûr. Excusez-moi, je n’y avais pas pensé. Par habitude, je donnais à mon épouse, chaque début de mois, une somme nécessaire au fonctionnement de la maison et qu’elle rangeait je ne sais où. C’est à vous que je la donnerai dorénavant en comptant sur votre honnêteté. La somme est fixe, ne me demandez pas de complément, j’ai horreur de ces questions d’argent. Et si vous ne dépensez pas tout, le reste est pour vous. Faites pour le mieux.
    
    Il lui tendit une liasse de billets sortie de son portefeuille, une somme considérable pour Solange qui n’avait jamais tenu en main autant d’argent. Il est vrai que depuis ses seize ans elle percevait un salaire, cent francs mensuels dont il fallait retirer quatre-vingts francs d’hébergement. Elle ne touchait donc réellement que vingt francs, dont elle donnait la moitié à sa mère, le dimanche après la messe, pour l’aider à élever ses frères et sœurs. Le reste, elle l’économisait et venait de dépasser la somme fabuleuse de deux cent cinquante francs. Une fortune, SA fortune. Et là, elle compta et recompta, elle tenait dans sa main tremblante l’incroyable montant de mille francs. Elle réfléchit longuement. Ce ne pouvait être seulement pour les courses, tout au plus dépensait-elle cent ou cent cinquante francs ...
    ... par semaine, et encore. Ah oui, il y avait son salaire, mais vingt francs, ça ne faisait pas le compte. Mais peut-être y avait-il aussi le salaire de Jeannot, le jardinier, qu’elle ignorait. Il faudrait lui demander. On l’appelait « le jardinier », mais Jeannot faisait bien d’autres choses. Certes, du printemps à l’automne, il passait le plus clair de son temps à entretenir le parc. Mais le vieil homme, au moins cinquante ans, pensait Solange, faisait bien d’autres travaux, comme la peinture des fenêtres, des volets, des grilles, et l’hiver il s’occupait de la chaudière à charbon située dans la cave, qu’il chargeait matin, midi et soir. Le charbon, en voilà une autre dépense, mais aussi l’électricité et le gaz de ville. Solange se souvenait que, lorsque le préposé passait relever les compteurs, Eugénie courait jusqu’à sa chambre et revenait avec la somme demandée. C’est sûr, sa patronne cachait sa cagnotte dans sa chambre. Fallait-il en faire autant ? C’était certainement très sûr, mais peu pratique avec sa chambre au second étage. Elle envisagea plusieurs solutions : le four, trop risqué ; la boîte à sucre, là où les voleurs vont chercher comme sous le matelas ou les piles de draps ; elle opta finalement pour un endroit où elle seule avait accès, le placard à chaussures dans lequel il y avait une boîte en bois contenant le nécessaire d’entretien, brosses, chiffons et cirages, disposés sur un plateau mobile laissant un bon espace au-dessous pour d’éventuelles réserves. C’est ...
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