1. La seconde chance


    Datte: 13/09/2022, Catégories: fh, hplusag, campagne, autostop, douche, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: Onyx31, Source: Revebebe

    ... Une fois les enfants couchés, l’alcool coule à flots, libérant les discussions et les rires. L’atmosphère est des plus décontractées, malgré la frustration d’Aria dont l’anglais, insuffisamment maîtrisé, lui interdit de participer à sa guise. Nous nous endormons, comme tous les soirs, dans les bras l’un de l’autre, profitant de la vue imprenable sur la baie illuminée. Je suis comblé par cette vie simple que j’aime par-dessus tout. Je commence à somnoler, bercés par les bruits de nos voisins hollandais qui, semble-t-il, se sont lancés à cor et à cri dans une joute amoureuse sans fin. Cette nuit, mes rêves seront érotiques, à n’en pas douter.
    
    Aria désire mettre à profit cette ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO pour chanter, certes, mais aussi jouir de ces charmes, notamment la citadelle, tout en haut de la montagne. Nous y flânons donc quelques jours durant, mais sans plus. C’est qu’elle a attrapé elle aussi le virus : nous sommes maintenant deux vrais nomades, nous avons la bougeotte, la route est notre chez-nous. Notre quotidien est avant tout le voyage, rythmé par les nombreuses heures passées à rouler, où Aria travaille sans relâche ses chansons, mais aussi ses langues étrangères.
    
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    Nous venons de passer la frontière albanaise et sommes sur une piste de montagne étroite et défoncée, près du village de Theth. La fin de la journée approche et nous décidons de faire escale chez une famille dont la maison, entièrement rénovée, fait aussi office ...
    ... deguesthouse. Nous dormirons dans le camion, mais nous partagerons leur repas. Notre hôtesse, au doux nom de Livanda, est adorable et aux petits soins pour nous. Elle nous raconte son quotidien dans son pays à l’économie sclérosée, nécessitant courage et débrouillardise pour survivre, à défaut de vivre. Aria a beaucoup progressé en anglais ces dernières semaines et participe activement à la conversation. Je laisse les femmes bavarder entre elles, intervenant juste si nécessaire, pour traduire un mot ou une expression. Le repas est fini depuis longtemps, mais nous sommes toujours là, à papoter, les verres de rakija défilant les uns après les autres.
    
    Livanda trouve en Aria une oreille compréhensive et, rapidement, la discussion prend une tournure très féministe. L’Albanie est un pays très masculin, voire machiste, et il est difficile pour les femmes de trouver leur place. L’alcool aidant, notre hôtesse la bombarde de questions, notamment sur notre relation. Je sens Aria troublée, hésitante. Elle s’empêtre dans une explication évasive. Confusion dans sa tête et dans ses sentiments ou, plus simplement, manque de maîtrise de la langue de Shakespeare ?
    
    Lavinda voulant visiter le camion, les deux filles se lèvent et partent main dans la main. Je reste seul à rêvasser quand, soudainement, son mari s’approche tout en me saluant pour remplir mon verre et s’en resservir un. Le visage buriné, paraissant bien plus âgé que sa femme, il ne baragouine que quelques mots d’anglais excluant, de ...
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