La seconde chance
Datte: 13/09/2022,
Catégories:
fh,
hplusag,
campagne,
autostop,
douche,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Auteur: Onyx31, Source: Revebebe
... comprise, celle que je n’ai pas su protéger, d’elle-même ou des autres. Celle qui est morte par ma faute, moi, le père absent et incompétent.
Étrange chimie des corps que celle qui nous anime, mais une seconde plus tard, mon sexe était revenu à l’état larvaire, comme s’il avait eu honte de s’être laissé emporter de la sorte. J’ai envie de la serrer tout contre moi, à l’étouffer, de lui dire qu’elle ne craint plus rien, que je vais la protéger et m’occuper d’elle comme un père, un vrai. Je sens mes yeux s’humidifier. Trop d’émotions, trop de sensations refoulées si longtemps, trop de confusion, trop de mélange des genres sont en train de me submerger. Je me noie. Je colle mon corps tout contre le sien, à la façon d’une coquille protectrice. Je l’embrasse dans le cou.
— Dors bien, Aria.
— Merci. Merci d’être là pour moi, Arie.
Et je pleure en silence.
Un bruit d’oiseau.
Leurs piaillements viennent de me réveiller. Étrangement, je me retrouve dans la même position que la veille au soir, tout contre elle. Quelle belle façon de commencer la journée !
Que va-t-il se passer maintenant ? Qu’allons-nous faire ? Qu’elle peut être notre relation, nous, deux âmes brisées par les aléas de la vie ? Qui est-elle pour moi ? Une seconde chance, celle de me comporter enfin comme un père ? Et moi, qui suis-je pour elle ? Un père, un protecteur, un ami, un… possible amant, ou tout cela à la fois ? Quelle histoire pouvons-nous écrire ? Je dois avoir le double de son âge, ...
... elle est à l’aube de sa vie et moi, au crépuscule de la mienne. Toujours immobile, profitant simplement de la douceur de sa peau, je me laisse aller en me perdant en conjonctures et réflexions.
— Arie, tu dors ? demande-t-elle d’une voix à moitié étouffée.
— Non, plus depuis un bon moment.
— Tu faisais quoi ?
— Je réfléchissais.
— À quoi ?
— À beaucoup de choses.
Je prends quelques secondes pour chercher mes mots avant de rompre le silence.
— Écoute, Aria.
Elle se retourne et me regarde. Elle est là, nature, sans artifice, et toujours aussi belle.
— Voilà. Tu as besoin de temps pour réfléchir à ce que tu veux faire. Tu aimes chanter et jouer de la guitare. Alors, accompagne-moi. Partons ensemble sur les routes, tels des saltimbanques des temps modernes. Tu chanteras sur les places publiques et l’argent que tu gagneras sera pour toi. Moi je m’occuperai du reste, de l’intendance, le gasoil, l’entretien. Tout cela est strictement identique, que je sois seul ou que nous soyons deux, et ce n’est pas le peu que tu manges qui va me ruiner. Bien sûr, tu restes une femme libre, totalement libre, de tous tes choix. Tu pars quand tu veux. Je ne cherche pas à te mettre en cage dans mon tas de ferraille, juste te donner du temps pour que tu puisses découvrir qui tu es, ce que tu attends de la vie, et, enfin, quand tu seras prête, que tu puisses prendre ton envol. Je suis conscient que je ne t’offre pas grand-chose, mais c’est tout ce que j’ai. Par contre, je veux bien ...