La seconde chance
Datte: 13/09/2022,
Catégories:
fh,
hplusag,
campagne,
autostop,
douche,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Auteur: Onyx31, Source: Revebebe
... dedans
Qu’elle avala une boîte de tranquillisants
Juste histoire de tuer le temps
Et en suivant son enterrement
Les gens ne comprenaient pas vraiment
Qu’ils avaient tué cet enfant
Au fond d’eux enterré depuis longtemps
(…)
Et là, c’est plus que je ne peux supporter. Je ne peux rien faire, je reste tétanisé, incapable de retenir ces larmes qui, trop longtemps refoulées, ruissellent sans interruption. Immédiatement elle s’en aperçoit, pose la guitare et vient me prendre la main.
— Eh oh, faut pas pleurer comme ça, c’est ma voix, c’est ça ?
Je suis là, comme un zombie, sans plus aucun contrôle sur mon corps. Je ne sais pas ce qui me prend, mais, d’une seule traite, je lui déballe toute mon histoire, machinalement, sur un ton monocorde d’outre-tombe. L’enfance dorée en tant que fils unique de diplomate, l’adolescence perturbée, les conneries toujours arrangées par papa. Puis les études, Harvard et Caltech, car il fallait le meilleur pour leur fils. Les voyages autour du monde, toujours avec l’argent de papa et, enfin, le retour en France, avec un mariage à la clé. Deux enfants, la famille idéale vue de l’extérieur, belle maison et tout ce qui va avec. Le travail avant tout et l’argent qui coule à flots.
Deux collectionneurs. Moi, de voitures de sport italiennes, elle, d’amants. S’ensuit l’inévitable : elle qui part avec l’un d’eux. Le divorce, elle me prend tout, même les enfants, que je ne voyais que très rarement. Et le drame, Rachel, ma ...
... fille, seize ans à peine, emportée par une overdose. Puis l’enquête, les copines qui parlent et racontent son mal-être. Le naufrage. Elle se pensait abandonnée, sans intérêt pour ses parents. Accident ou suicide, telle est la question qui me hantera jusqu’à mon dernier jour.
À dix-huit ans, mon fils qui part en laissant un message : «On choisit ses amis, pas sa famille. Oublie-moi, c’est ce que tu as de mieux à faire. Quant à moi, c’est déjà fait. Adieu. » Depuis, l’absence cruelle de nouvelles. La déchéance, l’envie d’en finir, une fois pour toutes. Mais c’est la route, mon premier amour, qui me sauvera, d’où le camion.
Durant tout mon monologue, je ne remarque pas qu’elle s’est assise sur mes genoux, sa main autour de mon cou, en me regardant, elle aussi le visage baigné de larmes.
— Et c’est pour ça que tu picoles, pour oublier ? me demande-t-elle.
Je ne réponds rien, toujours perdu dans mes pensées mortifères. C’est elle qui brise le silence.
— OK, alors ce soir, puisque c’est action ou vérité, je choisis… humm, attends… vérité. Alors, remplis les verres, et à moi de te raconter ma vie, dit-elle en s’essuyant les yeux. J’ai grandi à la campagne, dans le Volvestre, où mes parents ont une belle ferme. Nous habitions dans le manoir de famille, enfin, ce qu’il en reste, car c’est une grosse ruine avant tout. Mon père passait son temps essentiellement à chasser et à boire au bistro du village.
Nous vivions grâce à mon oncle, pilote international à Air France, qui ...