Rien ne s'oppose
Datte: 10/09/2022,
Catégories:
h,
fh,
fhh,
couple,
Collègues / Travail
essayage,
boitenuit,
danser,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
photofilm,
BDSM / Fétichisme
Masturbation
caresses,
facial,
jeu,
yeuxbandés,
Auteur: Olaf, Source: Revebebe
... plongea tendrement ses yeux dans les miens, avant de s’allonger sur l’épais tapis du séjour, sa tasse de thé à portée de main.
— Tu me laisses choisir le texte, ou tu as une préférence ?
— Commence par la première nouvelle. Après, je te laisserai me surprendre.
Je pris place derrière elle, le dos calé contre le sofa, et commençai la lecture. La nouvelle⁽²⁾ parlait d’une mère divorcée, Alice, qui s’aperçoit qu’un inconnu vient s’asseoir presque tous les jours sur un banc du square situé juste sous ses fenêtres. Cette présence, aussi troublante qu’inattendue, fait remonter de nombreux souvenirs dans la mémoire de la narratrice, puis dans son corps, lorsque les images se font plus précises.
En réalité, sans jamais s’adresser à elle, l’inconnu donne à la femme l’envie d’un nouveau dialogue avec son corps, comme elle en avait la voluptueuse habitude à l’adolescence. À cette époque, des livres d’art, puis des romans interdits de la bibliothèque parentale stimulaient ses découvertes. Aujourd’hui, les réminiscences sensuelles de sa vie amoureuse font apparaître de nouvelles envies, des désirs fous.
Refusant d’accepter plus longtemps les frustrations causées par une trop longue abstinence, Alice ne refreine aucune envie. Stimulée à distance par l’inconnu, elle s’abandonne jour après jour à une sorte de mise en scène des expériences érotiques qui ont jalonné sa vie de jeune femme, avide de jouissance et de plaisirs de toutes sortes. Les hommes n’ont pourtant pas tous été à ...
... la hauteur de ses attentes. La première fois a même failli la faire basculer dans un irréversible dégoût du désir masculin.
Airelle réagit à la lecture de ce passage, que les mots choisis pour décrire la tension et le désaccord entre les amants rendaient particulièrement prenant.
— Tu crois qu’on peut effacer une première fois ?
— L’effacer, non, mais l’apprivoiser, peut-être.
— Joliment dit. Concrètement, ça se fait comment, quand le gars n’a pas su se maîtriser, quand ce qu’il reste de plus marquant c’est sa force physique, puis la peur, au début infondée, mais progressivement plus précise, paralysante. La peur que cette force virile emporte tout sur son passage, dévaste.
— Au point de balayer toute autre sensation ? De faire oublier le désir, le trouble de la découverte ?
— J’ai perdu le souvenir de ce qui s’est vraiment passé. En moi, à fleur de peau, il y a l’avant et l’après. Mais le pendant s’est évanoui. Ou plutôt, aujourd’hui encore, quelque chose me retient de fouiller dans la mémoire de mon corps. Probablement la peur qu’une blessure mal cicatrisée me fasse inutilement souffrir.
Je ne sus que répondre à cet aveu de fragilité. Je me contentai de serrer Airelle entre mes bras. Nous sommes restés enlacés, immobiles et silencieux, jusqu’à ce qu’elle se détende et que nous puissions reprendre la conversation où nous l’avions laissée.
— Définitivement, je ne crois pas qu’on puisse effacer une première fois. Lorsque ça dérape, c’est indélébile, pire qu’un ...