Rien ne s'oppose - Histoires de Sexe

Rien ne s'oppose

... soupirs exprimèrent son consentement mieux que des mots.

Elle finit par appuyer ma main contre sa vulve humide, et fit vibrer mon index sur son clitoris. Quelques instants plus tard, les cuisses serrées, elle se raidit en laissant échapper un gémissement. D’intenses secousses la firent trembler de la tête aux pieds. Puis elle retomba entre mes bras, le souffle court, les veines du cou gonflées de sang. Contre mon flanc, je pouvais ressentir les frissons qui énervaient ses chairs.

Quelques minutes plus tard, Airelle sembla sortir d’un agréable rêve. Elle se redressa, s’étira et s’agenouilla face à moi.

— C’est doux, harmonieux. J’aimerais que cela ne s’arrête plus.

Sans doute pour se donner le temps de reprendre contenance, elle alla reverser du thé dans nos tasses. J’en profitai pour la provoquer, comme elle l’avait fait avec moi lors de notre précédente rencontre.

— Tu ne me demandes pas ce que je ressens ? Ce qui m’a le plus excité ? m’amusai-je à lui demander.
— Pas ce soir. Même si mon plaisir semblait solitaire, il n’était pas égoïste pour autant. Tes mains ne sont pas seulement persuasives, elles sont assez… loquaces ! Ce que j’ai senti vibrer en toi m’a excitée autant que tes caresses. Je n’aurais pas eu autant de plaisir si tu ne m’avais pas laissée te prendre en moi, d’une certaine manière.
— Et maintenant ?
— Tu te sens abandonné en chemin ? Frustré ?
— Rien de tout cela. De toute façon, nous sommes loin d’avoir achevé le programme prévu par Joan ...

... Baez.
— Jusqu’au bout de la nuit ? Pour de vrai ?
— À une condition ! Tu me montres où je peux trouver quelque chose de plus fort que le thé fumé.
— Du gingembre ? demanda-t-elle, moqueuse.
— Plutôt côté malt, pure malt.

Elle prit une bouteille et deux verres dans une armoire, et alla la déposer sur une table basse, dans sa chambre à coucher.

— J’ai aussi une condition.
— Qui est ?
— Tu ne pars pas d’ici avant qu’on ait bu la bouteille et lu le livre. Si tu veux rester plus longtemps, je ne t’en voudrai pas. Et si tu as envie de me faire un massage, entre deux chapitres, je ne suis pas contre non plus.
— En toute amitié, bien entendu.

Elle ne répondit pas, mais me tendit la main pour m’inviter à la rejoindre dans sa chambre. Puis dans son lit où, avec une gourmandise certaine, elle s’offrit à mes regards, mes caresses, mes baisers.

L’alternance des mots, des éthers volatils et d’une pluie de caresses eut des effets bénéfiques sur notre imagination. Nous explorâmes mille et une manières de nous découvrir. La boutade d’un partage en toute amitié nous servant de garde-fou, il ne fut pas difficile de nous contenter de tendres plaisirs.

En acceptant la demande d’Airelle de la guider dans sa découverte de la masculinité, je savais qu’il ne m’appartiendrait pas de déterminer la nature des étapes à parcourir. À ce jeu-là, j’en apprenais presque autant sur moi, que je n’en dévoilais à Airelle.

Ad indicem

J’émergeai vaguement aux premières lueurs de l’aube. ...