1. Tant à l'eau...


    Datte: 06/09/2022, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Jane Does, Source: Xstory

    ... de tentures aux murs. Ça sent l’encens et le jasmin. Le propriétaire des lieux s’arrête, retire ses chaussures. Il reste là sans un mot.
    
    Alors la jeune femme après un temps de réflexion assez long, comprend qu’elle doit aussi se déchausser. Ce qu’elle fait, envahie par des sentiments très mitigés. Un zeste de crainte, une pincée aussi d’autre chose qu’elle ne parvient pas à nommer.
    
    — Veuillez prendre place belle dame ! Je vous offre… quelque chose à boire ?
    
    — Ben… je ne sais pas si ce serait raisonnable.
    
    — Parce que vous avez encore la notion du raisonnable vous ? Moi, il y a bien longtemps que je me laisse vivre. Ce soir ma maison est ensoleillée par votre seule présence ! Ça suffit à mon bonheur.
    
    —… ! Si seulement tout le monde en pensait autant !
    
    Elvire ne se rend pas compte qu’elle vient d’étaler tout haut ses états d’âme. C’est vrai que là, si Loïc était là… mais voilà, il est d’une jalousie maladive et elle… bon le type est là qui lui rappelle qu’elle n’est pas chez elle.
    
    — Une «boukha » ? Après tout, ça ne peut que nous faire du bien.
    
    — Vous voulez me saouler ? Encore que je croie que ce soit déjà fait depuis un moment. Qu’il est doux votre tapis.
    
    Le bonhomme sourit sans bruit. Comment s’asseoir sur ces coussins sans trop dévoiler de ses gambettes ? La jupe qu’elle porte n’est pas faite pour l’en assurer. Mais la brume qui entoure son cerveau, brouillard dû aux trop nombreux verres ingurgités ne la fait pas hésiter très longtemps. Elle plie ...
    ... ses genoux et croise se jambes, ramenant ses pieds sous ses fesses. Le vieux type est de retour avec une bouteille au contenu translucide et deux dés à coudre en guise de verres.
    
    — Je m’appelle Ali ! Vous avez un prénom, belle gazelle ?
    
    — Elvire !
    
    — Tenez !
    
    Il vient de lui tendre une dose infime de ce que contient la boutanche. Ensemble, ils trinquent de nouveau.
    
    — Vous êtes très belle ! Comment se peut-il qu’une si jolie femme ne soit pas accompagnée ? Les hommes de ce pays me surprennent de plus en plus. Pas de petit ami Elvire ?
    
    — Oh si… mais nous nous sommes un peu disputés et j’ai claqué la porte ce soir.
    
    — Je vois. Ce que les hommes peuvent être idiots parfois ! Mais pas trop grave votre querelle d’amoureux ? Je vous le souhaite en tous cas !
    
    — Pff ! Je n’en sais plus rien. Mon ami est jaloux, trop parfois, et ça dégénère vite, une fois de plus.
    
    — Mon Dieu… Que peut donc reprocher un garçon à une aussi belle personne que vous ?
    
    — Il s’imagine que je passe ma vie à le tromper… vous voyez le genre !
    
    — Et vous l’avez déjà fait ? A-t-il des motifs de le croire ?
    
    — Bien sûr que non ! Mais ça va finir par arriver s’il insiste aussi lourdement.
    
    — Ah ! Heureux sera l’élu alors ! Je l’envie presque.
    
    — Je… pardon, je n’ai pas tout suivi.
    
    — Ne vous formalisez pas pour mes paroles. Je pense à haute voix souvent. Tenez !
    
    Il penche vers Elvire la flasque d’eau de vie de figues. Machinalement elle avance son bras et son godet se remplit ...
«12...456...13»