Au coeur de la Grande-Forêt - Histoires de Sexe

Au coeur de la Grande-Forêt

... sur-le-champ.
— Bien, ma reine, dit le garde en s’inclinant bien bas, les yeux au niveau du Frifri impérial⁽¹⁾.

Une des domestiques qui éleva Blanche, la considérant presque comme sa fille, espionnait la souveraine ; elle vit la scène et entendit les ordres. Elle se précipita auprès de la princesse.

— Fuyez, Majesté, fuyez, Rahgnagna en veut à votre vie.
— Où fuir, Mathilde ?

La vieille femme prononça ces quelques mots, aussi terrifiants qu’une peine de mort :

— Fuyez dans La Grande-Forêt, personne ne songera à vous chercher là-bas.

La jeune fille, en larmes, prit quelques effets, fourra des provisions dans un sac et s’enfuit en courant, elle monta son cheval à cru, sans le seller et s’en fut dans la nuit.

Les gardes revinrent penauds. L’impératrice cassait tout ce qui traînait autour d’elle, mettant à terre meubles et bibelots, sans songer à passer un vêtement.

— La princesse s’est enfuie, ô votre nudité.
— Quoi, hurla-telle, enfuie ? Que l’on fouette les palefreniers qui l’ont laissée prendre sa monture et faites-moi quérir Brunô.

Le garde frémit d’effroi.

—Le Brunô… le Brunô du Jura ?
— Oui imbécile, mon Chasseur.

Tout le monde sortit, elle souffla et posa les fesses sur une des rares chaises encore debout.

— Hum… Hum, émit timidement le miroir.
— Quoi donc, mon bon ami.
— Il me semble que vous ne commettiez une erreur.
— Comment cela, s’indigna la souveraine.
— J’ai dit belles, et non belle, bellessss, votre Altitude.
— Par tous ...

... les dieux des enfers, combien y en a-t-il ?
— Une seule, en plus de Blanche. Je ne sais son nom, ni où elle crèche, simplement qu’elle possède des cheveux de feu, et que, comme Blanche, elle vient de fêter ses dix-huit ans.
— L’âge indiqué dans la prophétie et dans la charte, compléta la Reine, abattue.
— L’âge idéal pour se faire décapsuler l’opercule, admit le luisant objet.

Quand Brunô pénétra dans la salle du trône, l’impératrice avait passé un simple déshabillé de soie sombre et transparent qui soulignait plus qu’il ne cachait sa nudité. Le Chasseur royal se rinçait l’œil – il était borgne – en prenant ses ordres.

— Retrouvez la princesse Blanche et une jeune beauté rousse, le plus vite possible, en évitant de les tuer et vous me les ramenez vivantes.
— Je rameute mes séides et je pars de suite, ô ma sublime reine, jura-t-il, l’œil fixé sur l’huître impériale entrebâillée.

~oOo~

— Ma chérie, j’ai préparé une galette et un gros pot de beurre, pour ta mère-grand. Tu pourras la lui porter demain ?
— Oui maman, pourrais-je passer par le raccourci cette fois, je suis grande maintenant.
— Non, non, hors de question, tu prends le chemin normal, le raccourci est trop dangereux par ces temps troublés.
— Mais, ça va me prendre une journée pour y aller, et une pour revenir si je fais le grand tour. Comme mère-grand va vouloir que je reste un peu, je vais rester au moins trois journées loin de toi.

La maman prit sa fille dans ses bras et l’embrassa.

— Tu es ...