Talents cachés - Histoires de Sexe

Talents cachés

... corresponds, c’est du propre !
— Ça s’appelle un casting, rit-elle. Êtes-vous partante ?

Nous nous installons dans le salon. Je fais semblant de cogiter grave, j’ai le cerveau vide :

— Vous m’alléchez…
— Caroline, Diane, faites-moi un petit spectacle en musique, s’il vous plaît.

C’est bien ce que je disais, madame Hypoline de je ne sais plus quoi est une mateuse.

Nos plugs magiques, les nœuds coulants de nos seins ensorcelés font de nous un chant de sirène autour de la barre de pôle-dance. La frustration de nos attouchements éphémères est terrible dans le paroxysme du plaisir non abouti. Nous retardons, retardons l’échéance… Madame Hypoline semble sommeiller…

C’est inéluctable, l’orgasme déferle, si puissant que nos jambes nous lâchent, nous nous écroulons au pied de la barre.

Hypoline applaudit tout à fait éveillé :

— Vous êtes ensorcelantes.

Une petite douche nous redonne de la vigueur. Diane y va d’une confidence :

— Tu sais quoi, Hypoline a un œuf vibrant et sa télécommande…
— Ho, la coquine…
— Y a pas d’âge, hein…
— Hi hi…

Revenues dans le salon, Hypoline me tend une enveloppe :

— Lisez ce contrat, signez et rendez-le à Diane, samedi au plus tard.

Au lieu de retourner à ma chambre d’étudiant que maintenant j’ai en grippe, je reviens à la mienne chez mes parents.

— B’jour, Pa, M’man !
— Tu tiens la forme !
— Y a de quoi !

Je brandis une enveloppe sous leurs yeux :

— J’ai un nouveau contrat de travail comme ...

... mannequin.
— C’est sérieux ?, demande Maman.
— Pa, peux-tu vérifier si c’est correct ?
— Pas de souci, je te dis demain.
— Mannequin de quoi ? demande Maman.
— Parures et bijoux intimes.
— Quoi !
— On me veut aussi pour de la lingerie fine, rajouté-je très vite.

Maman s’évente avec le calendrier de la poste.

— Tout le monde va voir tes fesses !
— Pas ma tête, c’est le bon côté.
— Bin voyons.

Pa qui lit le contrat de travail appelle Maman.

— Anne, regarde combien elle va gagner.

Maman lit, me regarde et :

— La vache ! J’te pique le boulot !

Grossière et jalouse, Maman montre enfin ses défauts. Ce n’est pas le moment de lui faire remarquer.

Au fait, ma paie ! J’ai encore zappé l’enveloppe dans mon sac. Vite, je déchire, lit le chèque. Plus souriante que moi, tu meurs. Je le passe sous le nez de Maman puis l’embrasse(le chèque !).

— Arrête ton cinéma et fais voir mieux.

Elle lit et :

— Pour deux mois ? Ça paye d’être à poil !
— Bravo, ma chérie. Ça veut dire que tu fais bien ton boulot.
— Merci Pa.
— Du boulot, du boulot…hum, ronchonne Maman.

Je ne comprends pas les parents. Papa n’était pas chaud de me voir à poil au club, Maman si et maintenant, Papa me complimente de mon sérieux et M’man doute. Elle s’est rattrapée en me prenant dans ses bras pour un gros poutou en disant qu’elle aurait aimé avoir vingt ans aujourd’hui. Pa en a souri.

Opportuniste, je profite de leurs bonnes dispositions :

— Cela vous ennuie-t-il si je réintègre ma ...