Live and let die (2)
Datte: 17/07/2022,
Catégories:
Transexuels
Auteur: Mlle_Helened, Source: Xstory
... remarque ou esquisser le moindre signe de surprise. Ils montèrent au troisième étage. Augustin s’enquit, en anglais impeccable malgré un accent castillan bien marqué, du voyage et de leur soirée à Barcelone.
— Très bonne soirée, répondit Elizabeth, toujours dans la langue de Shakespeare. Anna parle très bien espagnol.
— ¿Hablas español ?
— Sì, répondit Anna. Mi familia es originaria de un pueblo en el norte de Madrid.
— Oh, muy bien.
Ils arrivèrent enfin dans la salle de réunion où étaient présents le directeur et les juristes de la banque.
Après les présentations et un café accompagné de petits gâteaux, tous se mirent au travail. Personne ne fit de commentaire sur l’apparence d’Anna. Cette indifférence la soulagea et elle put se décontracter un peu et se consacrer à sa tâche. Sa maîtrise de l’espagnol lui permit de lever certains problèmes de traduction.
Ils s’autorisèrent une pause le matin et l’après-midi et mangèrent dans la salle. Vers dix-sept heures, le directeur mit fin à la réunion, pleinement satisfait des propos qui avaient été tenus, et affirmait sa confiance dans la suite des événements.
Elizabeth commanda une voiture Uber et terminait de discuter du projet. Anna récupéra sa carte d’identité et quitta le siège de la BCI.
— On récupère ma valise et on file à l’aéroport, déclara Elizabeth.
— J’ai le temps de me changer avant ?
— J’ai bien peur que non. On a un peu d’avance et je voudrais la conserver. Je me méfie des bouchons.
— ...
... Bon d’accord, dit Anna, déçue.
— Tu n’étais pas bien dans mes fringues ? s’amusa Elizabeth.
— Je mentirai en disant non. Mais bon, j’aimerais redevenir moi-même.
— Un peu de patience. Tout va rentrer dans l’ordre.
L’embarquement se fit sans problème même si l’officier de sécurité fut un court moment suspicieux. Il laissa passer Anna sans discuter. Arrivé à Paris, le policier chargé des contrôles fut plus tatillon et Elizabeth se permit d’intervenir pour se porter garante de son assistante dans un rapide résumé du pourquoi de la situation qui amusa le policier.
Une nouvelle fois, Uber les emmena jusque chez Anna qui louait un petit appartement en bas du XVème.
— Je suis désolée, dit Anna. C’est au cinquième et il n’y a pas d’ascenseur.
— Ce n’est pas grave, dit Elizabeth. Je peux souffrir un peu.
— C’est ton chez-toi ? demanda Elizabeth en embrassant le petit appartement du regard. Et tu payes combien, si c’est pas indiscret ?
Anna annonça le tarif de son loyer. Indécent.
— Tu sais que pour le même prix, tu peux avoir plus grand.
— Oui, mais à condition de s’éloigner.
— Tu tiens tant que ça à rester dans Paris ?
— C’est pratique.
— Ça se discute... On en reparlera plus tard. Je te démaquille puis je te laisse te changer.
— Vous ne voulez pas que j’emmène l’ensemble au pressing ? Après c’est un peu de ma faute si j’ai dû le porter.
— Non, c’est gentil. Tu en as assez fait pour aujourd’hui.
— D’accord. Merci. Il ne me reste plus ...