1. Eloïse


    Datte: 20/08/2018, Catégories: fh, hplusag, jeunes, poilu(e)s, plage, caférestau, collection, amour, volupté, fdomine, vengeance, Voyeur / Exhib / Nudisme 69, init, portrait, Auteur: Jeff, Source: Revebebe

    ... envolés. Mes yeux n’ont eu de cesse de la détailler. Je cherchais inconsciemment les traces d’un corps à corps langoureux ou furieux, les cernes marquant une nuit d’amour, l’ombre d’une fatigue. Mais non ! Rien ! Elle ne laissait rien paraître, rien transparaître. Elle a juste – oh ! bonheur suprême ! – tourné un instant sa tête vers moi et m’a adressé un léger, un très léger sourire, avant de gagner son cercle d’admirateurs, toujours béats, qui continuaient à m’ignorer ou tout au moins à me tenir à bonne distance. Et, comme la veille, quand elle s’est levée, choisissant un très jeune cavalier comme compagnon de route pour sa nuit, elle est partie sans le moindre signe vers moi.
    
    Déconcerté, j’ai aussitôt repris le chemin de mon antre pour m’étourdir de ma solitude et respirer son parfum encore incrusté dans les draps du lit. À ma grande désolation, Eloïse non seulement m’avait transformé en amoureux transi, mais avait réveillé en moi le fétichiste qui sommeille en chaque amoureux éconduit. J’étais là, perdu dans mes rêves, roulé serré dans les draps qui avaient connu nos étreintes quand, dans le lointain de mon inconscient, j’ai bel et bien entendu une longue et stridente sonnerie. Il m’a fallu quelques interminables secondes pour passer de l’état comateux du sommeil à celui du réveil, cherchant de quoi couvrir ma nudité avant de me précipiter à la porte.
    
    Et là, devant moi, Eloïse ! Les cheveux en bataille, l’œil cerné – «bordé de reconnaissance» aurait dit ma ...
    ... grand-mère - les traits tirés, le chemisier à peine reboutonné, elle était plantée devant moi. Après une petite seconde d’hésitation, pour savoir si je ne continuais pas à rêver, je lui ai tendu la main pour l’inviter à rentrer. Devant sa mine défaite et un peu piteuse, je lui proposai, malgré l’heure tardive, une boisson forte. Elle me réclama un café, fort. Je l’installai dans un profond fauteuil du salon pendant que je passais dans la cuisine pour préparer sa mixture. Tandis que je m’appliquais à faire fonctionner le percolateur, elle se mit à pérorer avec vitesse et précipitation. J’avoue humblement ne pas avoir saisi tout son discours. Tout ce que j’ai pu en retenir c’est qu’elle était réellement déçue par sa soirée qui n’avait pas été, comme celle de la veille, à la hauteur de ses espérances, mais surtout – la chose la plus importante pour moi – c’est qu’elle me demandait de rester là, avec moi.
    
    À cette annonce, j’ai failli lâcher la tasse que je tenais dans mes doigts tremblants d’émotion, surtout quand elle a réitéré son interrogation, insistant sur la durée et me demandant si je voulais bien d’elle… pour toujours ! Dans mon esprit encore embrumé par le sommeil, mon cerveau essayait de marcher à cent à l’heure, tentant d’analyser ce qu’Eloïse voulait dire, ce qu’elle voulait me faire clairement comprendre. En même temps, je tentais d’analyser mes propres sentiments, mes états d’âme.
    
    Jusqu’alors célibataire endurci, coureur de jupon occasionnel, plus séducteur qu’autre ...
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