1. Cabine 13


    Datte: 10/06/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Gerald93, Source: Xstory

    ... grisonnantes au-dessus des tempes. Dans les banalités de notre conversation, je fais le compte : il avait fêté ses 40 ans avec fracas lorsque j’étais en seconde. C’est ça. Il a donc 51 ans maintenant. Pourtant il parle toujours comme les jeunes.
    
    J’enchaîne mes longueurs, par séries de 200m, comme d’hab. et j’évacue tout le stress de ma semaine.
    
    Une douche rapide, et déjà la voix de Didier résonne « On FERRRRRRME ». Un petit coup de sèche-cheveux fixé au mur et la moitié des néons s’éteignent. C’est le signal que Jamel s’en va. Il lance :
    
    — Deux côtés hommes, cabines ouvertes, mais pas Cathy !
    
    Pour Didier, ça veut dire que deux personnes sont encore aux douches, côté « homme » et qu’il a ouvert leur cabine avant de partir. Et que par contre, il n’a pas fait le tour pour ouvrir la mienne du côté « femme ».
    
    Je patiente appuyée sur la balustrade. L’eau est redevenue calme, seulement troublée par l’aspirateur qui parcourt lentement le fond de manière aléatoire. Tout l’édifice baigne maintenant dans une lumière orangée. Il y a bien longtemps que je n’avais pas fait la fermeture et cette atmosphère me rend presque nostalgique de mes 16 ans. Et dire que dans quelques mois, peut-être je serai maman.
    
    Didier arrive, sans se presser. Il a toujours son T-shirt blanc et son légendaire short rouge. Il reste potable pour son âge.
    
    — Alors cabine 13 ou Catherine baise ?
    
    — Non la 15.
    
    Ce n’était pas une vulgarité gratuite de sa part, mais une contrepèterie. « ...
    ... Ka-bin-trèz / Ka-trin-bèz » « Tu sais que j’ai mis des années à la comprendre, ta blague »
    
    — C’est normal t’es blonde.
    
    — Salaud ! lui dis-je en lui jetant ma serviette.
    
    Il me la renvoie. Je décide de coller mon maillot trempé contre son T-shirt pour le mouiller. Je le plaque contre le mur étroit qui sépare deux portes, et me frotte en rigolant. Étonnement il ne réagit pas, mais je l’entends me répéter de plus en plus fort « Arrête ça gamine, arrête ça gamine ! » Bien sûr, j’ai réussi à le mouiller, mais je me rends compte de l’ambiguïté de la situation. Le temps se fige.
    
    De l’autre côté de la piscine, les deux derniers chahutent encore en regagnant leur cabine.
    
    Il a dit « Arrête ça gamine », mais n’a esquissé aucun geste pour me repousser. Il est certain de son autorité sur moi. Ou certain de rester insensible. J’ai toujours les seins écrasés contre son torse, mais son regard évite le mien. Je peux reculer, ramasser ma serviette et cet instant ne restera qu’une plaisanterie. Ou bien...
    
    Je monte mon genou droit le long de sa cuisse, tends ma jambe et ouvre la porte du pied, puis le repose. Ses yeux gris-bleus comme délavés par le chlore restent dans le vide. Je monte l’autre genou jusqu’à sa hanche et je décale Didier vers la première cabine vide ouverte, je n’ai plus alors qu’à avancer pour nous faire entrer. Il recule. Sur son T-shirt, je remarque les deux grosses taches laissées par le contact de ma poitrine humide. Mes seins, justement, je les sens tout à coup à ...