1. C'est cloche !


    Datte: 04/06/2022, Catégories: fh, couple, intermast, Oral pénétratio, amouroman, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    Quand le père Paul débarqua dans le village du Velay où il venait d’être nommé curé, un triste matin d’automne chargé de brouillard humide, il se dit que Dieu lui envoyait une épreuve pour tester sa foi. Il descendit du vieil autobus grinçant et brinquebalant, récupéra sa valise de carton bouilli et se dirigea vers l’église sans croiser âme qui vive. Le lourd vantail de bois s’ouvrit en gémissant, le petit curé s’agenouilla à même les dalles usées et se mit à prier.
    
    « Mon Dieu, me voici donc enterré dans ce désert par votre volonté. Je l’accepte et assumerai ma charge de tout mon cœur et de toute ma foi. Qu’il soit fait selon votre volonté. Amen. »
    
    Les gonds rouillés grognèrent à nouveau, le faisant se retourner, et il aperçut en contre-jour une frêle silhouette qui se dirigea vers lui à petits pas dont chacun évoquait les souffrances subies par le Christ lui-même. Le vieux père Anselme, le visage raviné de profondes rides de douleur, lui prit les mains.
    
    — Béni soit le Seigneur qui m’envoie enfin un successeur.
    
    Le père Paul s’inclina, tant le vieil homme inspirait le respect.
    
    — Je suis honoré d’être celui par qui le Seigneur vous accorde un repos amplement mérité.
    — Oh, mon cher Paul, je ne serai en repos que lorsque je rejoindrai notre Seigneur, ce qui ne saurait tarder. Vous dire combien la déchirure est grande de devoir quitter ces chères montagnes pour une triste maison de prêtres retraités. Vous verrez, au début on se croit reclus dans un désert, mais ...
    ... au bout de quelque temps on ne saurait vivre ailleurs. La main de Dieu a façonné ces paysages et les gens qui y vivent.
    — J’ai hâte de les rencontrer, je n’en ai encore pas vu un seul.
    — N’ayez crainte, eux vous ont vu. Leurs sens sont aussi aigus que ceux des animaux qui peuplent ces forêts : ils vous repèrent bien avant que vous n’en déceliez la présence. Nous en verrons quelques-uns, ou plutôt quelques-unes, tout à l’heure à l’office. Les hommes en effet ne viennent à l’église que lors de grandes occasions, baptêmes, communions, mariages, mais plus fréquemment enterrements. Ils préfèrent à ce lieu l’unique bistrot du village. Ont-ils tort ? Faut-il les en blâmer ? J’ai fini par me dire qu’ils vivaient un moment de convivialité, comme l’est une messe, et que, à l’instar de nous autres officiants, ils buvaient le vin et mangeaient le pain. Ainsi la cène peut-elle trouver bien des lieux différents pour se diffuser. Venez, je vous montre la sacristie, puis nous irons au presbytère, votre nouvelle maison pour longtemps j’espère.
    
    Les deux prêtres firent la visite des lieux au rythme lent du plus ancien. Ils déjeunèrent au presbytère, servis par Sœur Angélique, une nonne dévolue au service de la cure.
    
    — Nous avons la chance d’avoir ici un petit monastère des Sœurs du Bon Secours. Il s’agissait en fait d’une propriété de petite noblesse dont la dernière descendante a fait don à cet ordre, bâtiments et terres. Ainsi vivent ici une quinzaine de sœurs qui gèrent la propriété, ...
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