À Paris - Histoires de Sexe

À Paris

... mon dard brûlant de désir. Juste de quoi justifier une bonne douche fraîche.

HEC, ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais. En fait, le bagne est derrière moi. Ambiance plutôt cool bien qu’un brin exécrable à cause de l’évidente sélection par l’argent. Pour la plupart de mes congénères, ils ne sont pas de mon monde ou je ne suis pas du leur. Peu importe, cependant il faut cohabiter, voire collaborer. Beaucoup de travaux de groupes, de travaux personnels, de jeux de rôles, mais aussi beaucoup d’intervenants passionnants et des conférences de haute tenue. Mais globalement assez peu d’heures de cours, rythme fac, en somme, sans les amphis bourrés à craquer. Au total, ça me plaît bien, je m’y sens rapidement à l’aise, et j’ai plus de temps à consacrer à Gwen et à ma seconde passion, la cuisine. Passé maître dans l’art du chou et de la gougère, je tente les choux farcis aux escargots, avec un bon beurre à l’ail et au persil, des escargots en boîte repassés dans un petit court-bouillon maison, et le tout quelques minutes au four.

— Ah là là, chéri ! Ta queue m’a manqué, mais ta cuisine aussi. C’est trop bon ça ! Et ce vin, c’est quoi ?
— Un Quincy, petit vin de Loire pas trop cher et très fruité.
— Oh, c’est à tomber ! T’as d’autres trucs comme ça ?
— Oui, bien sûr. On peut aussi les fourrer au foie gras et les déguster avec un blanc moelleux, genre Coteaux du Layon. Ou alors avec du boudin et un verre de rouge charpenté, genre Beaumes de Venise.
— C’est quand tu ...

... veux. Et ça, qu’est-ce que c’est ?
— Des gougères, la même chose avec du gruyère dessus. Ça va avec un peu tout, gâteaux apéro maison en somme.
— Évidemment, c’est moins fabuleux, mais c’est délicieux quand même. Écoute, tu voudras bien que j’invite des amis un jour ? J’ai toujours eu recours à un traiteur. Mais là, je voudrais bien les épater. Ne te sens pas obligé surtout, si tu ne veux pas cuisiner pour quatre, je comprendrai. Je paye tout, bien sûr, tu peux délirer, et même tu dois délirer.
— Je veux bien essayer, il doit suffire de doubler les proportions. Mais si ce jour-là je rate ?
— Ha ha ! Il restera le traiteur.

Dans le courant d’octobre, elle invite ses amis. En fait sa copine, connue au boulot, et compagne du grand patron. Un couple très sympa, elle, très spontanée et extravertie, lui, plus réservé, fonction oblige, mais à la conversation très intéressante. D’abord ils sont ravis de voir Gwen en couple, « enfin » crie sa copine. Je commence doucement par un petit cocktail maison aux couleurs stratifiées, gougères, choux aux escargots et au foie gras et mini pâtés berrichons au boudin et œufs de cailles.

— Oh là là, Gwen ! Mais t’as trouvé ça où ? Dis-moi vite…
— Hum… Plus tard si tu es sage.
— Moi, je crois savoir, dit Arnaud son conjoint. Il n’y a qu’un endroit dans Paris pour trouver des choses pareilles. C’est vrai que c’est excellent. Ça vient de chez Fauchon, bien sûr ?
— Vous n’y êtes pas du tout.

J’enchaîne par de fines tranches de magrets ...