À Paris - Histoires de Sexe

À Paris

... deux tours, la montée des vitesses s’améliore, des progrès à faire dans la descente, on prend des à-coups.

— Tu vois le pylône, là à droite ? Tu vas accélérer à fond jusqu’à sa hauteur et décélérer après. OK ?

Je vais au bout de la piste, demi-tour et en avant. Le moteur ronfle, je suis à 130 au niveau du pylône.

— Pas mal, mais pousse moins la première et la seconde, c’est la troisième qui te donne de la vitesse.

On recommence, je monte la grille plus vite et pousse la troisième, la quatrième et même la cinquième.

— Tu vois ? 150 cette fois !
— Cent cinquante ! J’ai roulé à cent cinquante… J’en reviens pas.
— Bon, ça suffit avec ça. Range-toi le long du trottoir, à l’ombre. Cet abruti a bien acheté une bagnole à double commande, mais il a gratté sur la clim. J’ai trop chaud… Là, plus près du trottoir, encore. Il faut que tu prennes un repère, c’est pas difficile. Aligne le trottoir sur un point du capot.
— Je ne vois pas le capot…
— Alors c’est que le siège est trop bas. Il y a une pompe sur le côté, monte ton siège.
— Ah voilà, je vois le capot. Ah oui, mais je suis trop près maintenant… Et puis les rétros ne vont plus.
— Normal, moi j’ai le corps très long, je règle le siège au plus bas. Tu y es ? Assis normalement sans te pencher en avant, tu vois l’alignement du trottoir ? OK, allez on recommence, demi-tour et reviens te garer… Très bien, tu vois, c’était juste ça. Allez, créneau avec la guimbarde.
— Ouais, mais là c’est facile, y a pas de voiture ...

... derrière.
— Eh bien c’est moi qui vais m’y mettre…

Je crois que je n’ai pas intérêt à lui rouler sur les arpions, qu’elle a cependant très grand. Une fois, deux fois, trois fois, je crois que cette fois, le créneau est acquis. Je refais un tour de piste à cent soixante cette fois, ma position est bien meilleure. Je peux lâcher le volant d’une main sans crisper l’autre. Je suis content. Je tente un passage de main sur ses cuisses nues.

— Arrête ! C’est pas que je veux pas, mais c’est pas l’endroit. Le colonel habite dans le secteur, près de « là-bas », et il a des jumelles qui lui permettent de reconnaître le sexe d’une mouche à cinq cents mètres ! Et à cette heure-là, il doit être rentré.

On va donc sur la route, de campagne un peu puis rocade, et on rentre en ville avec les feux, les piétons, les cyclistes, le flot de circulation de dix-huit heures et la trouille de ne pas tout maîtriser.

— T’inquiète pas. Un conducteur ne maîtrise pas le comportement des autres. La seule règle valable c’est tu dois en toute circonstance rester maître de ton véhicule. Compris ?
— Oui chef !
— Oh ça va ! Je ne suis que sa nièce et sans-grade. Tiens, prends à gauche, on va repartir du bureau. Je vais te faire faire le tour que l’inspecteur fait le plus souvent.

On fait le tour, rues, avenue, ruelles, ronds-points. Elle me montre quelques-uns des pièges qu’il utilise :

— « Plus vite », dans un secteur à 30, « prenez la prochaine à droite » et c’est un sens interdit, « garez- ...