À Paris - Histoires de Sexe

À Paris

... quatre-vingts les cent. C’est ce qu’on passe dans la journée. Viens à l’intérieur, je t’offre une bière, mais pas dehors, on n’a pas le droit d’en vendre.

Je fais connaissance de leurs nanas, simples et sympas. Elles sont aussi bien là que derrière une caisse de supermarché, et puis elles travaillent pour elles et sont beaucoup mieux payées.

— Et encore, ce que tu as vu aujourd’hui, c’est parce que c’est les vacances. Quand le bahut fonctionne, on a vidé la moitié de la cantine. D’ailleurs on va arrêter bientôt, le quatorze jusqu’au quinze août.
— Juste quand je vais bosser, chez mon père en plus…
— Ah merde, pas glop !
— Ben ouais, faut dire que HEC c’est quatorze mille boules par an, alors mon père a bouffé sa cravate.
— Putain ! T’entends ça, Francky ? HEC quatorze mille boules par an ! Heureusement qu’on a tout raté, on n’aurait jamais pu y aller. Ben merde, ils chient dans la colle !
— Ouais, c’est sûr. Ma copine n’a que le brevet, elle est dans la vente aussi, et elle se fait huit mille par mois.
— Oh la vache ! Elle vend de la jeunesse aux vieux, non ?
— Un peu ça, elle est dans le parfum de luxe.
— Ah ouais, ça le luxe, ça rapporte. Bon, ben, c’est bien, faudra venir un soir avant le quatorze.
— Ça me plairait, oui. En attendant, je voudrais passer le permis, mais il paraît que c’est pas possible et puis c’est la peau du cul.
— Mais si c’est possible, t’as pas la bonne adresse. Va voir le « colonel », ça va s’arranger, on est tous passés avec lui. ...

... C’est une peau de vache, mais c’est moitié prix et il t’arrange la date avec le préfet comme tu veux. Enfin comme il veut, si tu lui plais.
— Ah, parce qu’il faut coucher ?
— Du con ! Mais non, mais si tu y vas avec des piercings et des tatouages, le cheveu long et pas rasé, c’est cuit. Mais t’inquiète, t’as la tronche pour. Tu vois le marché couvert ? Tu prends la rue derrière vers ta gauche et la première à droite. Il a une vieille boutique comme la nôtre.
— Merci, les amis, j’y vais de ce pas.

Là aussi, il y a une petite file d’attente, juste quatre jeunes correctement vêtus. Un grand type aux cheveux grisonnants en brosse vient ouvrir à quatorze heures pile. Les quatre saluent poliment et vont s’installer dans une salle sombre, des habitués. Je salue et je demande les conditions d’inscription.

— Première condition : être ponctuel. Quand je dis neuf heures, c’est pas neuf heures cinq.
— Bien, Monsieur.
— Seconde condition : écouter. J’aime pas répéter. Troisième condition : pour la conduite les règles sont les mêmes, à l’heure et on obéit sans discuter.
— Très bien. Et est-ce qu’il me sera possible de passer l’examen avant le quatorze, après je travaille.
— C’est présomptueux, jeune homme. Mais travailler c’est bien. On va voir ce que tu as dans le ventre et si tu as une chance de passer en accéléré. Va t’asseoir avec les autres, mais je te préviens, c’est leur deuxième séance, faut t’accrocher.

Il y a cinq pupitres avec cinq tablettes connectées en réseau. Au ...