1. Pensées pour moi-même (1)


    Datte: 01/02/2018, Catégories: fhh, vacances, sexshop, hotel, hsoumis, fdomine, vengeance, chantage, Oral journal, lettre, Auteur: CamilleM, Source: Revebebe

    ... demander d’où ils venaient (si tu veux tout savoir, ils venaient d’Arras), de leur dire à mon tour d’où moi je venais, il se confirma que nous étions tous de véritables handicapés linguistiques dans cette grande capitale, aussi embarrassés les uns que les autres et ne sachant comment nous orienter dans un pays qui, s’il ne nous était pas hostile (il ne faut pas exagérer), était en tous cas passablement indifférent à notre sentiment d’isolement.
    
    Ceci dit, nous ne nous sommes pas laissés abattre et avons fait preuve du pragmatisme nécessaire à notre survie à court terme, en concluant que passer commande avec les doigts pointés sur les plats du menu était nettement plus efficace que les premiers exercices oraux auxquels nous nous sommes livrés avec fort peu de réussite. Ensuite (comme je te l’ai dit : il y a un ange gardien pour les femmes perdues à Londres !) la méprise de la vendeuse qui globalisa les trois commandes sur un même compte nous donna une occasion de nous asseoir tous ensemble à une même table.
    
    Ah oui, j’ai oublié de te le préciser : les Français en question, ils sont deux ; et en plus, je dois bien te le dire (allez, je te lance le mot en plein visage), ils étaient « beaux » ! Enfin de mon point de vue s’entend. Toi, tu aurais peut-être eu un avis différent ; mais en ce qui me concerne, je le dis sans réserve : je les trouvais vraiment beaux.
    
    Le premier s’appelait Jean-Philippe : il est grand (l,85 m ou un peu plus) et devait avoir dans le début de la ...
    ... vingtaine, il avait une véritable carrure d’athlète (il pratiquait notamment l’alpiniste) et des cheveux blonds bouclés. Le second lui s’appelait David : il est nettement plus petit (comme moi quoi, environ 1,70 m), avait plus ou moins le même âge que l’autre (un peu plus peut-être), et présentait un léger début d’embonpoint ; mais il avait un sourire à te faire craquer, je ne te dis que cela.
    
    Mais finalement, à ce moment-là en tout cas, tout cela n’avait pas le moindre intérêt. Ce qui comptait, c’était le fait de savoir que j’allais peut-être pouvoir vivre pendant les quelques jours à Londres autrement que seule, c’était que j’allais peut-être pouvoir me rassurer sur mon avenir immédiat. Il ne restait plus qu’à dénicher le point commun qui aurait permis de nous revoir par la suite.
    
    Ce qui ne manqua pas : de parlottes en parlottes, nous sommes tombés sur ce que je cherchais : le point commun, c’est que nous avions loué des chambres dans la même résidence universitaire. (Si tu veux mon avis, ce n’est pas l’ange gardien qui a agi ici, c’est plutôt tout simplement la conséquence du fait que le snack où nous nous trouvions se situait à moins de cent mètres de là). Repapottes bien entendu, émerveillement (non feint), et à force, ils m’ont demandé si j’apprécierais d’aller visiter Londres avec eux, tout en m’expliquant qu’ils ne connaissaient pas grand-chose de cette ville et qu’ils avaient eux aussi tout à y découvrir.
    
    Bien entendu, j’ai saisi la perche qu’ils me tendaient ...
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