1. Pensées pour moi-même (1)


    Datte: 01/02/2018, Catégories: fhh, vacances, sexshop, hotel, hsoumis, fdomine, vengeance, chantage, Oral journal, lettre, Auteur: CamilleM, Source: Revebebe

    ... les gens du cru ne comprenaient quasiment rien à ce que je tentais de leur expliquer : de toute évidence, ma prononciation laissait beaucoup à désirer, sans parler du fait que l’accent des Londoniens lui-même n’est pas toujours aussi limpide qu’on pourraita priori le supposer. Ceci dit, avec beaucoup de concentration, j’ai finalement compris que ma chambre se trouvait au cinquième étage, porte 515.
    
    Le temps de monter (« Doors opening », « Doors closing », comme me l’a dit pendant tout le séjour la voix stupide et monocorde de l’ascenseur), de prendre une douche, de ranger mes petites affaires, je suis allée déambuler dans les rues alentour et faire ce que font stupidement tous les touristes dans les premiers moments de leur arrivée à Londres : regarder les façades, les bâtiments au loin, les impériales si jolies dans leur rouge si frappant ; m’étonner du nombre (incroyable !) de taxis (il paraît même qu’il y en a de spéciaux pour nous, les femmes), de la concentration des Londoniens dans les célèbres pubs une fois quatre heures passées : impressionnante cette sensation de voir cette sorte de gigantesque réception mondaine permanente, dans laquelle tous ces gens restent debout un verre de bière à main, au lieu de rentrer sagement chez eux.
    
    C’est à ce moment que je me suis rendu compte, totalement déconfite, que dans l’espace de cinq jours qui m’était imparti, je ne pourrais jamais trouver le temps de me faire correctement comprendre par les indigènes et que je devrais me ...
    ... résigner en conséquence à les regarder de loin s’égailler dans un idiome qui, franchement, m’était quasiment incompréhensible. L’air de la chanson qui surgit toujours dans ma tête quand je commence à déprimer m’est alors revenu ; tu sais : « Mais au bout du compte, on se rend compte qu’on est toujours tout seul au monde. ».
    
    Merde ! Je ne vais quand même pas devoir passer ces cinq longues journées ici à me morfondre en me parlant à moi-même !
    
    Et c’est à ce moment que…
    
    * * *
    
    J’ignore, Alice, si tu crois en l’existence des anges gardiens. En tout cas, je peux te dire qu’il en existe un pour les femmes seules à Londres ! Constate toi-même : alors que je m’étais arrêtée devant un snack au nom bien français dePrêt à manger, situé à moins de cent mètres de l’hôtel (enfin de la résidence universitaire), me demandant avec une certaine angoisse comment j’allais me débrouiller pour commander mon dîner (malgré le nom, le personnel ne s’exprimait qu’en anglais, bien entendu), j’ai perçu derrière moi des mots que je comprenais sans effort : des gens qui parlaient français ! Et merveille, ils avaient l’air aussi perdu que moi :
    
    — Tu sais comment on dit une bouteille d’eau pétillante ? J’en ai vraiment une folle envie.
    — Euh, springue ou-a-teur glace, je crois.
    
    (Je t’écris à peu près phonétiquement, of course, ce que j’ai entendu).
    
    Le temps de leur confirmer que ce n’était pas exactement comme cela qu’on devait formuler la demande, de faire la queue avec eux et de leur ...
«12...567...21»