Julia : hasard et affinités
Datte: 23/05/2022,
Catégories:
ff,
inconnu,
vacances,
plage,
Voyeur / Exhib / Nudisme
caresses,
intermast,
lesbos,
Auteur: Dyonisia, Source: Revebebe
... identique, se demandant anxieusement si son invitée l’avait remarqué, ou, qui sait, le partageait, mais n’osant ouvertement lui poser la question. Elle l’observait à travers le flacon posé sur la table entre elles et s’étonnait d’un désir si prégnant pour une personne rencontrée par hasard. La politesse commandant de proposer de la resservir, Chantal espérait qu’elle accepte et priait pour qu’elle ne désire pas une autre boisson qui l’obligerait à se lever. Sa position sur le siège ne lui avait pas permis de serrer les cuisses pour éviter le risque d’un aveu humide. Le oui spontané en réponse à son offre la soulagea.
Momentanément dispensées de crainte l’une comme l’autre, elles dégustaient à coups d’autant plus mesurés la forte liqueur ambrée, sirupeuse et parfumée. Le bourdonnement continu de voix excitées qui leur parvenait de la chambre des filles ne les gênait pas ni les exclamations criardes qui surgissaient de loin en loin. Les portes et la distance relative assourdissaient les sons les plus aigus. Elles devisaient d’un ton bas de choses et d’autres, de souvenirs et d’anecdotes, de demies confidences et de vrais soucis, de n’importe quelles futilités s’il le fallait, pourvu qu’elles prolongent la discussion. Elles ne s’aperçurent pas tout de suite que le bruit ambiant avait cessé.
Elles se regardèrent, s’interrogèrent mutuellement en silence et se dressèrent ensemble. Ensemble aussi, elles portèrent leurs yeux sur l’assise que l’autre avait quittée. Ensemble ...
... encore, elles se sourirent d’un air désolé.
— Quelle chaleur ! Je transpire beaucoup ce soir, s’excusa Chantal.
— Moi aussi, il fait si chaud, avec l’alcool, en plus, avoua Julia.
— On n’entend plus rien à côté, poursuivit Chantal. Se seraient-elles déjà endormies ?
— Allons voir, proposa Julia.
Chantal l’en dissuada. Si, par chance, les gamines dormaient vraiment, ouvrir la porte de leur chambre les réveillerait et la samba risquerait de recommencer. Mieux valait agir avec discrétion et se renseigner sans se signaler.
— Quittons nos claquettes et suivez-moi sans faire de bruit, reprit Chantal. J’ai mon petit observatoire privé.
Entre la chambre de ses filles et celle de Chantal se trouvait une pièce aveugle accessible par la sienne et par le couloir. Son intérêt et son usage antérieurs demeuraient incertains, mais elle s’était révélée bien pratique comme débarras où entasser ces multiples bricoles, utiles ou non, que l’on accumule au fil des ans. Lors de son installation, Chantal avait découvert que des aérations donnant sur les pièces contiguës avaient été ménagées en haut des murs de ce cabinet noir. Dans la toute petite enfance de ses filles, elle s’en était servie pour surveiller leur sommeil ou leurs jeux sans les déranger. C’est là qu’elle conduisit Julia.
Au milieu du bric-à-brac qui encombrait l’endroit, le vieux tabouret qui permettait de se hisser à hauteur convenable était resté en place. Avec une prudence de vieux Sioux (de squaws, plutôt), elles ...