Ça se corse (bien qu'on se dirige vers Genève) - Histoires de Sexe

Ça se corse (bien qu'on se dirige vers Genève)

... l’oreiller, mais depuis la situation demeurait tendue. Amandine avait beaucoup de mal à supporter les jérémiades de sa femme, persuadée de plus que celle-ci la soupçonnait de ne pas être étrangère au crime. Heureusement sa présence à la base le week-end du meurtre ne pouvait être contestée.

— Ce n’est pas pour ça que je pleure… enfin si, un peu.
— Alors pourquoi ?
— Les flics sont venus m’interroger en début d’après-midi.
— Ben, comme tout le monde. Tu ne leur as rien dit de compromettant ?
— Non ! Mais ce soir, juste avant que je parte, un autre est venu faire un prélèvement pour l’ADN.
— Et alors ?
— S’il trouve mon ADN chez elle ?
— Ben, tu y es allée. Ça ne prouvera rien.
— Dans sa chambre… dans son lit.
— Cette pouffiasse était obsédée par la propreté. Depuis trois semaines, elle a bien dû changer les draps où vous avez baisé.

Un silence embarrassé suivit cette dernière remarque. Elle remarqua la gêne de Gaëlle.

— Quoi ? J’aurais sauté un épisode. Qu’est-ce que tu ne m’as pas dit ?

Nouveau blanc.

— Tu n’y serais pas retournée ? Dis-moi que je me trompe ?
— Nooon…
— T’es vraiment une connasse ! C’est pas vrai ! Tu m’avais promis…
— Je suis désolée…
— Je suis désolée, mais je n’ai pas le choix*…, chantonna-t-elle. C’est trop facile d’être désolée après.
— Ce devait être la dernière fois. Elle m’a suppliée.
— Ben au moins, là tu ne mentiras pas… C’était la dernière fois ! Quand ?
— … vendredi après-midi.
— Dès que j’ai eu le dos tourné. Salope !
— Didine, s’il te plaît…
— Didine, rien du tout. Tu te démerderas avec les flics, moi je me casse.

Elle sortit en claquant la porte, laissant Gaëlle, pleurnichant sur la table, la tête dans les bras. Elle savait qu’elle reviendrait : elle l’aimait, sa nana, mais elle avait besoin de prendre l’air.

*Mark Knopfler, Golden Heart, 1996

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à suivre

Épisode 4 : Plus on en apprend, moins on en sait…