1. Les yeux fermés


    Datte: 16/05/2022, Catégories: fh, inconnu, caférestau, cérébral, caresses, préservati, pénétratio, yeuxbandés, confession, rencontre, Auteur: Ludivine de la Plume, Source: Revebebe

    ... voix féminines et masculines admirablement posées, sensuelles sans en faire trop, contaient une histoire d’amour à tiroirs, ponctuée de scènes de sexe et de textes érotiques que se lisent les amants.
    
    L’histoire était bien écrite, posant l’atmosphère avec élégance, faisant doucement monter la tension sexuelle, et les textes plus crus lus par les amants s’enchâssaient délicatement dans cette dentelle subtile, provoquant un shot d’excitation auquel mon corps n’était pas insensible. Autour de moi la tension était partagée : je sentais cette densité de silence singulière que crée l’attention extrême, comme lors d’une scène particulièrement forte au théâtre.
    
    L’écoute collective est d’une puissance rare, et le partage à l’aveugle de cette émotion en décuplait l’effet.
    
    La fin du repas me cueillit dans un état d’incandescence avancé.
    
    J’étais quasiment en apnée et mes yeux derrière le bandeau avaient, je le savais, pris la couleur trouble que cet état leur confère.
    
    Le silence régnait encore, le temps que chacun redescende de sa transe.
    
    Mais la tension se dénoua bientôt chez les autres, j’entendis leurs exclamations et leurs paroles exploser, leurs commentaires, leurs avis…
    
    Je ne voulais pas les entendre, je ne voulais pas bouger, pas parler.
    
    Les gens remontaient pour boire un verre au bar, ils parlaient fort, ils agressaient mes sens à vif.
    
    Qu’ils me laissent, qu’ils montent, qu’ils s’éloignent.
    
    Je ne veux pas bouger, je veux rester là.
    
    Combien de temps ...
    ... s’écoula ainsi, je ne sais pas. Mais j’entendis soudain Florent exhaler lentement en face de moi. Lui non plus n’avait pas bougé, n’avait pas parlé.
    
    Je lui souris malgré mes yeux toujours cachés par mon bandeau. J’ignorais s’il avait enlevé le sien.
    
    Mais je savais ce que je voulais.
    
    Lui aussi.
    
    Il se pencha vers moi, je sentis son parfum léger, il prit ma main posée près de moi sur la banquette.
    
    Juste ma main.
    
    Il la posa sur la table, maintenant débarrassée.
    
    Il la caressa très lentement.
    
    Parcourut d’un doigt léger chacun de mes doigts.
    
    Cette caresse si innocente en apparence me procura le même plaisir que s’il caressait mon sexe.
    
    Je soupirai.
    
    Il porta ma main à ses lèvres.
    
    Baisers légers sur le bout de mes doigts.
    
    Je frémis.
    
    De mon index je caressai sa lèvre inférieure.
    
    Il suspendit son souffle.
    
    Je caressai son visage, en parcourus les reliefs sans essayer d’analyser. Étaient-ils harmonieux ou déséquilibrés ?
    
    Je m’en foutais. Je le voulais.
    
    Il se leva, me tenant toujours par la main, m’invitant ainsi à me lever.
    
    Il avait dû enlever son bandeau, car sa démarche était assurée lorsqu’il me guida vers les salons du fond.
    
    C’était exactement ce que je voulais et il le savait.
    
    Il m’adossa aux pierres irrégulières du mur, juste à l’entrée du salon, et prit mon visage dans ses mains pour m’embrasser.
    
    J’étais en totale ébullition quand je lui rendis son baiser. Sa langue était douce, mais impérieuse quand elle pénétra ma ...