La boîte à secrets
Datte: 17/08/2018,
Catégories:
secret,
fh,
ff,
couleurs,
revede,
journal,
Auteur: Père Ubic, Source: Revebebe
... visiblement Bernadette lui convenait bien, de par son caractère. Sauf que… elle n’osait pas encore franchir le pas et tromper sa concubine. Mais elle envisageait, par moments, de faire le déplacement. Paris n’était pas si loin !
Et enfin, une dernière correspondante qui portait simplement nom de « Céline ». Céline ? N’était-ce pas précisément le prénom de la cousine ? Et, quelle coïncidence, elle habitait justement à l’autre bout du département.
Mais oui, c’était bien elle. Ses lettres à elle étaient truffées de « Ma chérie », « Mon amour », « Je me languis de toi », « Si tu savais comme j’aime être blottie dans tes bras », « Si tu savais comme j’aime quand tu t’empares de mon corps, quand tu abuses de moi. », « J’aime me donner entièrement à toi. J’attends ce moment avec tellement d’impatience », « Je me caresse en pensant très fort à toi ».
Sa cousine ! Bernadette avait donc franchi le pas avec elle, elles étaient devenues amantes.
Dans une autre missive :
« … Il me semble que Paul se doute de quelque chose. L’autre jour, il y avait un film à la télé et une femme en embrassait une autre. Il m’a dit, très agressivement : « C’est vraiment une horreur toutes ces gouines, on devrait faire comme en Iran, les lapider. » Et, ce disant, il me regardait avec insistance et une pointe de mépris non dissimulé.
Je crois qu’il a maintenant tout compris. Pour lui, c’est un non-sens, il a toujours été très homophobe. Je crois qu’il m’aurait pardonné si j’avais pris un ...
... amant. À une certaine époque, après son accident, il m’avait même presque poussée à le faire.
Mais là, de me savoir dans les bras d’une femme, pour lui, c’est insupportable.
Je crois aussi qu’il te déteste, il te supporte de moins en moins. Je me demande s’il ne serait pas préférable de nous retrouver plus souvent en cachette. »
Quinze heures. Je remis de l’ordre dans les lettres, reconstituai le paquet soigneusement et filai dans la chambre de Bernadette pour remettre tout ça à sa place.
Maintenant que je connaissais l’adresse précise de la dénommée Céline, il me suffisait de téléphoner à la gare pour connaître les heures des cars.
— C’est bien simple, me répondit la guichetière, il n’y en a qu’un et il arrive à 18h06.
Le temps qu’elle revienne à pied de la gare, ça me laissait un peu plus de trois heures pour le cahier-journal.
Les premières pages dataient d’environ une douzaine d’années. À cette époque, les rapports étaient déjà tendus entre son mari et Bernadette, il ne pouvait déjà plus la supporter, il la trouvait trop chochotte et pas assez excitante. Plusieurs fois aussi, il avait levé la main sur elle. Finalement, il était parti logiquement avec une femme plus jeune.
S’ensuivaient de très longues pages où elle étalait ses idées noires, celles de la période qui avait entouré son pseudo-divorce. Elle n’avait plus goût à rien. Ses propres enfants, endoctrinés par leur père, lui tournaient le dos. Ajouté à cela de multiples problèmes d’argent et la ...