1. La boîte à secrets


    Datte: 17/08/2018, Catégories: secret, fh, ff, couleurs, revede, journal, Auteur: Père Ubic, Source: Revebebe

    ... 34 revues « lesbiennes » dont 6 de langue allemande et 3 en langue espagnole, les autres étant en français
    — 6 revues spécialisées « petites annonces »
    — 16 revues « black and white », spécialisées dans les couples mixtes.
    
    Quel attirail ! Elle était beaucoup trop outillée pour une sainte Nitouche fantasmeuse. Avait-elle déjà utilisé tous ces objets ? Probablement pas toute seule, en tout cas, mais alors, avec qui ?
    
    Je parcourus sommairement quelques revues, mais sans conviction, j’avais déjà la tête ailleurs. Puis je remis soigneusement tout à sa place, ainsi que je l’avais trouvé. Il était déjà presque une heure de l’après-midi, mais je n’avais pas faim, j’avais beaucoup mieux à faire. Après avoir replacé soigneusement le chien sur son perchoir, j’ai filé dans ma chambre avec le cahier-journal et les lettres.
    
    Par quoi commencer ? J’optai d’abord pour les lettres.
    
    Il s’agissait pour la plupart de missives d’amour, d’amour passionné, la majorité d’entre elles n’étaient pas spécialement scabreuses et ne parlaient pratiquement pas de sexe. Elles ne faisaient d’ailleurs souvent que suggérer.
    
    La première série était relativement récente, car certains écrits dataient d’à peine un mois. Les lettres venaient du Canada, d’une femme qui semblait très éprise de Bernadette, tant et si bien qu’elle lui écrivait des mots d’amours enflammés et parfois des poèmes. Elle avait le cœur brisé par cette trop grande distance qui les séparait. Elle la trouvait « sublime », ...
    ... elle ne pensait plus qu’à elle. Il lui arrivait encore parfois de faire l’amour avec son mari, mais c’était pour elle, selon ses dires, un vrai calvaire… Je n’eus pas la patience de lire ces écrits romantiques jusqu’au bout.
    
    La seconde correspondance venait d’une Antillaise pure souche, du nom de Raymonde, une beauté des îles, café au lait et plutôt bien en chair. Une photo de sa bouille traînait dans une des lettres.
    
    Beaucoup plus terre à terre que la Canadienne, la Raymonde ! L’occasion s’était présentée à elle d’avoir une aventure avec une voisine. Mais ces amours « contre-nature » s’étaient ébruitées dans tout le village et, depuis, c’était la honte pour elle et sa copine. Quoiqu’il en soit, elle n’avait pas froid aux yeux et ce petit contretemps ne l’avait nullement empêchée de recommencer à diverses reprises avec d’autres filles, souvent des touristes qui venaient sur l’île et, plus récemment, avec une autre créole qu’elle avait alpaguée sur un marché.
    
    Apparemment Bernadette, de son côté, lui confiait elle aussi tous ses petits secrets, car la chaude Antillaise lui répondait en lui prodiguant moult conseils. Mais, faute d’avoir les lettres originales de ma logeuse, je ne comprenais pas trop, dans certains cas, où elle voulait en venir et de quoi il retournait.
    
    Il y avait aussi une autre amoureuse frivole, une parisienne. De son côté, elle était déjà pacsée avec une autre femme, mais elle cherchait pourtant une fille plus douce, plus tendre, plus câline et, ...
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