1. ... attendre...


    Datte: 22/04/2022, Catégories: fh, cérébral, Masturbation Oral rencontre, Auteur: Enzoric, Source: Revebebe

    ... plus importante décision de ma vie. Alors je pris la plus évidente : sur le palier je mangerai, et boirai cette bière, sans plus faim que soif, mais simplement parce qu’elle me les avait fait porter, avant de l’attendre, comme j’avais pris goût à faire. Un goût bien plus important que cette vieille amie bulleuse. Un besoin plus addictif. Parce que oui, absente, elle me rappelait à son souvenir, à ce manque, en me faisant livrer un repas, et, mieux même, en ayant programmé de me faire un cadeau, à moi, devenu en manque permanent, dépendant d’elle dorénavant.
    
    Le palier étant borgne, et n’ayant pas de montre, je n’avais pas, plus, de repère de temps. J’étais dans le noir. Seuls les deux boutons d’appels de l’ascenseur m’en donnaient un, de repère. Non. Deux pour être exact.
    
    Que j’aime dorénavant ce mot, jadis illusoire ! Il illumine ma vie bien plus que la faible lueur que ces deux flèches me laissaient pantois. Je les fixais, assis en tailleur, devant cette porte, à attendre qu’elle s’ouvre enfin cette mécanique troisième porte qui me faisait tant languir de ne point. Combien de fois s’était-elle ouverte sur elle, cette porte sans que cela ne me fasse ni chaud ni froid ? Alors, qu’attendait-elle cette salope pour s’ouvrir ! Que je sois à bout ?
    
    J’y étais ! Tellement que j’en avais presque peur que l’ascenseur soit en panne. Ou bloqué… avec elle dedans !
    
    Il m’aurait suffi de presser une de ces deux flèches qui me narguaient, et vérifier, être rassuré. Elles étaient ...
    ... à portée de bras. Si proches. Si lumineuses. Si tentantes. Ma main tremblait. Mon cœur tapait vite. Trop vite. J’avais le corps au repos, et il tambourinait dans sa poitrine. Ma poitrine. Tout était hors contrôle. Sous contrôle. Non le mien, mais le sien. Elle contrôlait, encore, loin de moi, cette marionnette jadis autonome et devenue attachée à cette femme que je ressentais comme un prolongement de moi-même. Le savait-elle ? En avait-elle conscience ?
    
    Je n’étais qu’un avant, mais je faisais avec. Vivais avec. Je m’étais même accordé avec ce rien. Alors pourquoi, passé de rien à deux, je me sentais si seul ? Deux se peut-il être inférieur à un ? Scientifiquement non ! Et pourtant mon cœur me prouvait le contraire. Elle ne m’avait pas abandonné, bien du contraire, elle était sortie pour me faire un cadeau. Alors non ! je ne devais pas me mettre dans un tel état. Ce n’était pas digne d’elle. Cette autre qui faisait que je n’étais plus un, mais deux. C’est mathématique. Un plus un égal deux. C’est prouvé. On me l’a appris. Mais plus que de l’avoir toujours su, je le ressentais réellement maintenant. Je ne le savais plus d’éducation, mais de cœur. Pas de connaissance, mais d’amour. Pas d’une présence, mais de cette absence. Me revint alors une phrase : si j’annule, je vais devoir attendre plus de quinze jours… Quinze jours…
    
    Ainsi avait-elle plus que prévu de me faire un cadeau depuis quinze jours !
    
    Perdu. Encore plus. J’étais aussi paumé qu’un exilé arrive dans un pays ...
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