1. Il ne faut jurer de rien.


    Datte: 17/04/2022, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: PP06, Source: Hds

    ... en face que je ne voulais plus le voir.
    
    ---oOo---
    
    Arrivé chez nous, je prépare rapidement quelques affaires dans un sac. Je n’avais rien prévu avant, j’espérais tellement me tromper, et revenir tout penaud avec mes soupçons.
    
    Je suis en train de prendre mon ordinateur dans la chambre d’amis, quand j’entends la porte s’ouvrir :
    
    - Chéri ?
    
    Je fonce dans le salon prendre mon sac et adieu. Lisa se jette sur moi :
    
    - Mon chéri non, ne pars pas. Ce n’est pas ce que tu crois
    
    - Je ne crois rien, j’ai vu.
    
    - Non.
    
    - Tu n’as pas cessé de le voir, tu ne peux plus te passer de lui.
    
    - Non.
    
    - Depuis un an tu me mens. Je me sens doublement trahi… Pendant les vacances, comment as-tu pu me laisser croire ?
    
    - François je t’aime, c’est un immense malentendu. C’est la première fois que je le revois.
    
    - A d’autres. Tous les mois tu allais faire du shopping avec tes amies. Comme aujourd’hui. Dire que je t’ai crue, quel idiot je suis.
    
    - Mais non. Je te le jure, je ne l’ai jamais revu.
    
    - Comme par hasard, justement aujourd’hui. Ne te moque pas de moi, assez de mensonges.
    
    Je marche vers la porte :
    
    - Non, ne pars pas. Je t’aime François. Laisse-moi t’expliquer.
    
    - Que vas-tu encore inventer ?
    
    - Il me poursuit depuis plus de deux mois. Des messages, des SMS. Impossible de lui faire entendre raison. Je l’ai rencontré pour lui dire en face de ne plus m’importuner.
    
    - Tu crois que je vais gober cette fable, trouve mieux. Si je n’étais pas intervenu, ...
    ... tu serais maintenant à l’hôtel avec lui.
    
    - Mais non, c’est la vérité.
    
    Je sors et lui lance :
    
    - Adieu.
    
    Ne voulant pas attendre l’ascenseur devant elle, je descends quatre à quatre l’escalier. Je l’entends crier :
    
    - François, François, ne pars pas. Je t’ai dit la vérité. Ne me quitte pas.
    
    - …
    
    - François, non, reviens.
    
    Et dans un sanglot :
    
    - C’est trop bête. Non !
    
    Ce soir, je dors à l’hôtel, demain j’aviserais. Je reviendrais chercher mes affaires quand elle ne sera pas là, j’en ai assez de tous ses mensonges.
    
    Trop bon, trop con. J’aurais dû comprendre l’an dernier, ça nous aurait évité cette scène digne d’un vaudeville.
    
    ---oOo---
    
    Me voilà seule dans notre appartement, trop grand pour moi. Comment François pourrait-il me pardonner, il n’y a rien à pardonner. Les apparences sont trompeuses, mais s’il m’aime comme je l’aime, il me croira.
    
    Où es-tu François ? Je n’ose appeler sa famille, ses amis. Au travail, jamais là, ou en réunion, son assistante a dû recevoir des consignes.
    
    Mon toubib m’a arrêté, impossible de travailler, de me concentrer. Je l’attends.
    
    Tous les soirs, affalée dans mon fauteuil, je n’ai même pas la force de regarder la télé. J’attends un verre à la main. Je me couche tard, de plus en plus tard. Parfois je me réveille au petit matin, mal partout, le verre à mes pieds sur le tapis.
    
    Trois semaines à traîner. Aucune réponse à mes messages. Il faut que je me ressaisisse. D’abord retourner travailler, après je le ...
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