1. "Et toi, bébé, à quoi tu rêves ?" - Brodsky a le blues


    Datte: 15/08/2018, Catégories: nonéro, Humour Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    Salut les branleurs, salut les branleuses, ici Brodsky qui vous parle en direct des studios Rêvebébé.Aujourd’hui, détente, on va pas aborder des trucs intellos. Pas envie. Quoique… On va parler d’écriture. Pourquoi écrit-on ? A-t-on besoin de maîtres, de références, et pour combien de temps ? L’admiration que l’on porte à certains écrivains n’est-elle pas finalement néfaste, ne devient-elle pas, à la longue, un boulet ? Ne finit-on pas par devenir une caricature de notre propre avatar ? Putain de questions à la con qui tournent en permanence dans ma tête…Personnellement, je ne crois pas en la génération spontanée. On est toujours, quoi qu’on en dise, un héritier. Je me suis essayé à plein de genres littéraires différents et je me suis cassé la gueule la plupart du temps. Un éditeur a cru en moi, on a sorti deux bouquins. Pas la peine de les chercher, mes zamours ; quand je les relis, je me dis toujours la même chose : quelles daubes !Presque vieux et toujours à la recherche de LA grande idée, du GRAND SUJET qui me fera passer de l’hédoniste amateur de bons mots et d’humour à deux balles au statut d’écrivain véritable. Ouais, z’avez raison mes chéries : ce soir, Brodsky a le blues… Je vous laisse deux secondes, le temps de coller un CD sur ma platine.Putain, je suis tellement bordélique que j’ai pas retrouvé le disque que je voulais. À moins que ce soit ma chérie qui l’ait planqué. Elle n’aime pas Johnny, ma chérie. Et pourtant, « toute la musique que j’aime, elle vient de ...
    ... là, elle vient du blueeeeees ! »Bon, tout le monde ici connaît l’admiration que je porte à Bukowski, alias Chinasky, alias Hank, alias le Vieux Dégueulasse. Cet enfoiré squatte mon cerveau depuis plus de vingt ans, et ouais, ma façon d’écrire s’en ressent. Sauf qu’un vieux fond d’éducation catho et ma fréquentation assidue des Jésuites à une époque de ma vie m’ont toujours amené à ne pas me lâcher quand j’abordais la question du cul. Vous imaginez le drame : le fils spirituel du Vieux Dégueulasse incapable d’écrire une scène de baise un tant soi peu crédible… Un dom Juan qui aurait des scrupules, un Casanova qui ne banderait pas ! Baudelaire sans le spleen, Céline sans la haine, San Antonio sans Bérurier, un Japonais San Ku Kaï… (bon, la dernière est nulle et n’est même pas de moi).Grâce vous soit rendue, amis de Rêvebébé : ici, je me lâche un peu ; enfin, je commence… Je vous dois beaucoup, à commencer par ma dernière nuit d’amour, qui aurait fait rougir DSK. Je vous raconterai ça bientôt. Mais revenons à nos moutons.Un soir que nous étions passablement torchés, mon pote Rezkallah, alias Dodo Chan pour les habitués du Forum Oniris, un vrai, un grand écrivain celui-là, m’a exhorté à me débarrasser une bonne fois pour toutes du fantôme qui squatte mon cerveau. Il m’a dit :— …et quand tu vas commencer à rêver, il sera là. Il t’attendra avec un tesson de bouteille pour te saigner à mort, parce qu’il aime pas les autres écrivains, mais il aime squatter leur esprit ; alors à ce ...
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