Drôle de couple
Datte: 10/04/2022,
Catégories:
fh,
hplusag,
couple,
handicap,
bizarre,
Collègues / Travail
amour,
pénétratio,
mélo,
coupfoudr,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... crémaillère, comme Maryse ne connaît qu’un appareil de cuisine, le micro-onde, je lui propose de faire un plat simple et sympa, comme nous étions en automne un pot-au-feu par exemple. Elle veut bien, du moment que je m’occupe de tout. Je choisis mes viandes avec soin dans les morceaux les plus tendres et savoureux, joue, jarret, plat de côte, alternant également bœuf et veau, à mijoter deux heures. Je fais cuire à part mes légumes bios. Champagne brut et bourgogne pour accompagner tout cela. Quand les voitures arrivent, on commence à percevoir des cris d’orfraie. Les petits talons de ces dames allaient être abîmés par mes fichus gravillons. Puis on trouve qu’il faisait très frais dans notre maison. Hélas, la chaudière était à bout de souffle et le chauffage au maximum, l’hiver allait être un gouffre financier assorti d’incessantes récriminations. Je cours donc chercher du bois, à la fois vieilles planches et branches coupées, pour allumer un bon feu de cheminée. Les copains de ces pétasses ne voulaient pas de champagne, mais… de la bière. Je saute dans ma voiture pour aller en chercher un pack chez l’épicier arabe le plus proche, encore ouvert. Les filles, elles, trouvent mon « mousseux » pas assez sucré, à trente euros la bouteille ! Elles réclamèrent des fraises tagada, dont Maryse a une réserve expliquant peut-être qu’elle s’est un peu empâtée, et plongent ces horribles bonbons dans leurs flûtes. Tout le monde trouve que ma viande était assez bonne, mais trop molle, ...
... que mes légumes avaient goût de terre, que ma tarte aux pommes n’était pas assez sucrée. Je bois seul mon bourgogne, les deux guignols continuent à la bière et les trois filles ont passé… au Coca ! Une équipe de gougnafiers ! Dès qu’ils furent partis, après avoir fourni deux paires de tongs à ces « dames » pour rallier les voitures, Maryse passe de la bruyante gaieté à la colère puis aux larmes :
— C’était nul ! Fais chier ! Tout ce que t’as fait, c’était nul ! Ces gravillons c’est nul, pourquoi t’as pas mis du ciment ou du goudron ? Ta bouffe était immangeable, c’est de la bouffe de cantine. J’aurais mieux fait d’aller tout chercher au Mac Do ! Même pas de bière, même le mousseux était dégueulasse, t’as dû prendre le moins cher du Leclerc rien que pour gâcher ma soirée. Je vais passer pour une conne au magasin.
— Pauvre cloche, dis-je très amer. J’ai donné de la confiture à des cochons.
Je la traîne jusqu’à la cuisine où j’ai encore les tickets de caisse.
— Ben quoi ? Tu t’es fait rouler comme un imbécile.
— Non Maryse, non. Vous êtes des gros nases, toi, tes copines et leurs mecs. Vous ne connaissez rien à rien. Vous ne savez même pas reconnaître la qualité des choses. Vous n’avez pas aimé parce que vous ne connaissez pas, vous n’avez pas l’habitude. Parce que vous êtes des minables et que vous ne pouvez que le rester. Je me demande ce que je fais avec toi.
— Pfff…
Et elle part pleurer dans sa chambre, qui de ce jour ne serait plus « notre » chambre. Elle ne ...