1. Aminata, esclave au temps de la colonie (1)


    Datte: 02/04/2022, Catégories: Trash, Auteur: Zimpouf18, Source: Xstory

    ... Mais lorsque cet individu a des êtres chers, sa survie devient secondaire et il se préoccupe d’abord d’eux. Kéïta faisait partie de la première catégorie. Il prit ses jambes à son cou et commença à détaler vers la forêt comme un lapin lorsqu’une voix qu’il connaissait très bien l’interpella :
    
    — Kéïïïta…
    
    La voix de Dibaka était celui d’un mourant, le vieillard s’était battu avec honneur et courage mais n’avait rien pu faire car les assaillants étaient en supériorité numérique. L’effet de surprise aidant, un véritable massacre avait été opéré à l’encontre de ce village noir comme la couleur de la peau des assaillants. Leurs armes étaient bien plus puissantes que celles des guerriers du village. Dibaka avait déjà vu ce genre d’arme sur la côte au mains des Blancs.
    
    Lors de l’attaque il avait certes combattu avec honneur ; mais, blessé, il avait dû se réfugier dans une case en priant les dieux qu’on ne le retrouve pas. Ses prières avaient été exaucées. Hasard ou volonté des dieux, Dibaka était ...
    ... toujours vivant. Bien qu’en train d’agoniser, le vieillard avait concentré ses dernières forces pour crier le nom de Kéïta lorsqu’il l’avait vu arriver au village.
    
    — Dibaka, que nous est-il arrivé ?
    
    — … tribu voisine, arriva à prononcer difficilement le mourant.
    
    — Parle, Dibaka, essaye de faire un effort. Ma femme est-elle vivante ?
    
    — Oui, articula t-il. Tu dois, aïe, la retrouver, Kéïta. Sinon elle sera…
    
    — Sinon elle sera quoi? demanda Kéïta en saisissant le prêtre.
    
    — … elle sera, commença t-il ; elle sera… vendue.
    
    Kéïta recula et se laissa tomber sur le sol d’où coulait de minces filets de sang. Ainsi la tribu voisine avait attaqué la sienne, il eut envie de s’asseoir pour philosopher un peu sur la situation, mais sa femme était captive et il allait devoir essayer à tout prix de la récupérer. Il avait entendu parler du traitement que les Blancs réservaient aux femmes noires sur la côte.
    
    Il entreprit de relever le vieil homme, mais celui-ci était déjà mort.
    
    Kéïta était seul. 
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