Le coup de la panne - Histoires de Sexe

Le coup de la panne

... sourcils froncés, la mine boudeuse.

Il n’y a pas de doute, l’heure est grave : elle est en train de péter un câble à s’énerver sur son pauvre cahier innocent pour une simple panne d’inspiration. Dans ces cas-là, il n’y a pas trente-six solutions :

— Tu sais quoi ? lance-t-il en se levant. Tu vas lâcher ce texte. Visiblement, il n’a pas assez maturé dans un coin de ta charmante petite tête et tu es tellement crispée dessus que, non seulement, il doit avoir trop peur de se dévoiler, mais en plus, tu risques de te cramer les neurones, ce qui me déplairait fort. Alors, laisse tomber pour aujourd’hui, c’est peine perdue. En revanche, ce qui peut être bien, c’est de t’offrir une bonne douche. Tu vois de quoi je parle ? L’eau bien chaude, assez pour faire cuire une écrevisse, et ton homme qui vient te frotter le dos. Et après ça… soirée détente. C’est une riche idée, non ?
— Mouais, t’as p’tet’ raison… marmonne-t-elle en refermant le paquet de sucreries qu’elle fait disparaître dans un placard en grommelant« Vade retro ».

Elle se retourne pour ranger ses affaires répandues, mais il l’en dissuade, l’index levé avec autorité :

— Interdiction formelle d’y toucher ! Ni stylo ni calepin jusqu’à nouvel ordre, j’ai dit !

Les yeux plissés, elle lui lance un regard sceptique sans cesser de tendre les mains vers son capharnaüm.

— Quoi ? s’insurge-t-il en se redressant de toute sa hauteur. Tu oserais remettre en cause les sages conseils de ton seigneur et maître ? À la ...

... douche, madame !

Elle pouffe devant sa posture digne, le doigt pointé vers le couloir, l’œil terrible dans son T-shirt-caleçon-pantoufles. Elle renonce cependant à remettre de l’ordre, plus par peur de lui faire perdre ses illusions que par docilité, et file jusqu’à la salle de bain. Elle ressort presque aussitôt, n’ayant ôté que son pantalon.

— J’ai oublié ma serviette, lance-t-elle devant son sourcil levé.

Elle revient bientôt avec l’étoffe et ferme la porte. Moins de dix secondes se sont écoulées quand elle ressort en pestant à la recherche d’une brosse. Elle tourne, vire, trifouille dans tout l’appartement, vêtue de son grand T-shirt pour finalement retrouver l’objet en évidence, sur une étagère.

Patiemment, il la regarde disparaître à nouveau. Mentalement, il compte les secondes et se mord la lèvre pour ne pas rire quand elle ressort de la salle de bain à la recherche de Dieu sait quoi… il est visiblement le seul d’ailleurs, car elle s’arrête bientôt au milieu de la salle, une main sur la tête, l’autre sur la hanche, vêtue en tout et pour tout d’une petite culotte.

— Qu’est-ce que je suis venue chercher ? s’agace-t-elle toute seule, comme s’il ne profitait pas du spectacle. Mais ce n’est pas possible une passoire pareille en fait de cervelle ! Même prendre une douche est au-delà de mes capacités.

Il se dispense prudemment de tout commentaire, mais n’en pense pas moins en l’enveloppant d’un regard appréciateur, tandis qu’elle retourne d’où elle est venue avec ...