1. De Charybde en Scylla


    Datte: 13/08/2018, Catégories: nonéro, portrait, délire, Humour policier, revebebe, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... sent pire, et ça s’empire.
    
    — Bon, alors on s’y prend comment ? demande le Vieux, toujours excité à l’idée de dérouiller du crétin en se dérouillant les poings.
    — T’emballe pas trop, Hank… Rien ne prouve que ce maboul et ses dindes sont réellement dans le coup.
    — Ben, t’as entendu ce qu’a fini par avouer la « Princess » : Olaf veut flinguer Jakin est ses potes.
    — Mouais… Mais d’une part, rien ne prouve qu’elle nous a dit la vérité ; et d’autre part, même si tout ça est vrai, rien ne prouve que c’est lui.
    — T’as d’autres suspects ?
    — Au moins un autre.
    — Ah ouais, je vois… Monsieur le grand auteur de polars a les boules. Monsieur pensait avoir percé l’énigme grâce à son cerveau génial, et Monsieur est en rogne parce qu’il s’est planté.
    — Monsieur a retrouvé Athanagor et fait parler la suspecte. Et toi ? À part balancer des châtaignes et tirer deux déesses dont l’une t’a cocufié, tu as servi à quoi ?
    — Hé… Qu’est-ce qui te prend, Brodsky ? Tu as les nerfs, on dirait…
    — Je m’inquiète pour Lilas.
    — Puisqu’on t’a dit qu’elle était à l’abri.
    — Mouais…
    — On arrive, Brod’… Regarde-moi ça… Mais… c’est plein de gonzesses, ici !
    — Mouais… J’ai l’impression qu’il n’est pas maboul du tout l’Olaf, si tu veux mon avis. Un peu tordu, totalement pervers. Mais con, sûrement pas…
    
    À peine garés, nous nous retrouvons cernés par une quinzaine d’amazones, les nibards à l’air, avec juste un petit pagne pour protéger leur foufoune des intempéries. Hank, ce vieux cochon, jubile ...
    ... :
    
    — C’est pas avec nos flingues qu’on va devoir tirer, Brodsky !
    — Ouais, ben évite de sortir ton automatique pour l’instant, on va essayer de parlementer.
    
    J’explique à celle qui mène l’escouade que nous venons voir Sa Majesté Olaf de Sinope 6, et que nous désirerions être conduits près de lui. Nous sortons de la caisse et nous suivons sagement les drôlesses. Hank écarquille les yeux et a bien du mal à laisser les mains au fond de ses poches.
    
    On nous amène près d’une épave de bagnole déglinguée perdue au milieu du champ, et nous en voyons descendre une espèce de géant, drapé élégamment dans une toge aussi blanche que ses cheveux et sa barbe hirsute. Hélas, je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche que mon ange gardien déclenche illico les hostilités :
    
    — C’est toi, Olaf de Synopsis, qu’il demande sur un ton qu’on pourrait qualifier de « peu amène » si le mot peu n’était pas de trop.
    — Qu’est ce qui t’amène en ces lieux, mortel ?
    — Bon, pépère, autant te le dire tout de suite ; je ne suis pas mortel : je suis DÉJÀ mort. Ça te les coupe, hein ?
    — Je comprends mieux l’odeur de charogne qui a envahi les lieux, répond le géant sur le même ton.
    — Tu peux répéter ce que tu viens de dire, espèce de gros poussah ?
    — Ôte-toi de mon soleil, pour commencer ! Olaf ne peut supporter de vivre dans l’ombre d’un imbécile.
    
    Bon, mes zamours, c’est pas la peine, je crois, que je vous fasse un dessin. Vous imaginez aisément la réaction du Vieux. Sa droite est partie comme un éclair ...
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