1. Les trois connasses


    Datte: 02/03/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Véjipé, Source: Xstory

    ... d’adrénaline que ça provoquait à chaque fois, au moins mon calvaire ne durait pas.
    
    Du moins, c’est ce que j’ai cru jusqu’à ce que mon patron parte à la retraite et qu’on me présente ma nouvelle cheffe. Myrtille. Quand elle était arrivée, j’avais eu un mince espoir. Comme je l’ai dit, elle était plus du genre à suivre Lilou et donc, sans la présence de cette dernière, Myrtille allait peut-être s’avérer plus agréable.
    
    Mon cul oui. Elle était aussi conne seule qu’avec les deux autres. Elle a fait vivre un enfer au personnel de la société, provoquant plusieurs dépressions, démissions, et même une tentative de suicide. Et moi, c’était pire. Loin d’avoir oublié mon passé de victime du groupe, elle était encore plus terrible avec moi qu’avec les autres.
    
    Je serrais les dents. Puisais au plus profond de moi-même un semblant de résistance mentale.
    
    Mais c’était trop dur.
    
    Secrètement, je m’étais rapproché d’une société concurrente et avait proposé mon CV. Après quelques négociations, j’avais finalement eu le poste. Il était temps pour moi de quitter cette boîte et surtout cette patronne de merde.
    
    J’attendais donc devant la porte de son bureau. J’avais demandé une entrevue, sans lui dire pourquoi. De toute façon, ça n’aurait rien changé. J’allais partir, et elle n’allait certainement pas m’en empêcher.
    
    Sa secrétaire (dont je devinais, aux cernes noirs, qu’elle était elle aussi à la limite de la rupture mentale) m’invita à entrer. Ce que je fis.
    
    — Bonjour, Madame ...
    ... Mélanie.
    
    — Asseyez-vous Lechat.
    
    La première fois que je l’avais vue, seul à seule, en tant que patronne, je l’avais appelée Myrtille et l’avais tutoyée, comme je l’avais toujours fait depuis plus de quinze ans. Je ne vous raconte pas l’engueulade que je me suis mangée. Comme quoi je n’ai pas à avoir autant de familiarités avec elle. Qu’il y a le respect de la hiérarchie. Et j’en passe. Depuis, c’était « Madame Mélanie » et « vous ».
    
    — Alors, Lechat. Comme ça on veut rejoindre la société Montesquieu ?
    
    J’étais paralysée. Comment est-ce qu’elle le savait ? Je n’en avais parlé à personne, et surtout pas au sein de la boîte. Les seules personnes qui savaient, c’était de la société Montesquieu, justement. Avait-elle une taupe là-bas ?
    
    — C’est non, Lechat. Je refuse votre démission.
    
    Au prix d’un gros effort, je parvins à reconnecter mes neurones.
    
    — Si vous la refusez, dis-je, j’irai quand même, et vous devrez me licencier. Ce qui impliquera des indemnités. Vous êtes sûre de vouloir jouer à ce jeu ?
    
    — Ooooh, fit-elle en mettant ses mains sur ses joues et en ouvrant grand yeux et bouche. C’est qu’on veut me traîner aux Prud’hommes en plus, Lechat ?
    
    Son père me le ferait sûrement regretter. Ses copines aussi d’ailleurs. Mais s’il fallait en arriver là, j’étais déterminé. Pourtant, j’étais incapable de répondre.
    
    Elle se leva et vint s’asseoir sur son bureau, juste devant moi. Son comportement était particulièrement étonnant. Et plus encore... Avais-je bien ...
«1234...»