1. Les trois connasses


    Datte: 02/03/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Véjipé, Source: Xstory

    Ces trois connasses me pourrissaient la vie depuis le lycée. Dans les fictions, notamment les séries américaines, les connards / connasses du lycée finissent souvent par devenir des personnes respectables, voire de véritables amis du personnage principal. Ces trois-là, ce n’était pas le cas. Loin de là.
    
    La plus terrible des trois, le chef du trio, c’était Lilou Legris. C’était une brune aux yeux bleus, grande, qui était passée de maigre à ronde puis de nouveau à maigre et qui, à trente-quatre ans au moment de mon histoire, avait eu des cheveux précocement gris par endroits. Étrangement, elle ne les cachait pas, c’était même sa petite fierté. Comme si ça légitimait son autorité naturelle.
    
    Lilou était la fille du maire de notre commune, mais aussi la nièce du précédent, et la petite-fille de celui d’encore avant. C’était déjà papy Legris qui était à la mairie quand nous étions au lycée. Et Lilou, comme si elle appartenait à une sorte d’aristocratie, ne se privait pas de rappeler qu’elle faisait partie de cette famille.
    
    Elle était violente, moqueuse, sadique, impitoyable. C’était la terreur de tous, quelques professeurs inclus, au lycée, mais aussi en dehors.
    
    La doyenne du groupe, c’était Clara Carmina. De deux ans plus âgée que Lilou (elle avait redoublé), Clara était une petite rousse très maigre, trop même. Fille d’un militaire et d’une gendarme, Clara ne se privait pas de menacer de représailles quiconque s’opposait à ses quatre volontés, mis à part Lilou, ...
    ... évidemment.
    
    Pour finir, la plus jeune, c’était Myrtille Mélanie (Mélanie, c’est son nom de famille). Grande, mince, et brune, elle était peut-être la moins terrible du lot. Enfin, la moins terrible, tout est relatif. Elle était certes plus une suiveuse qu’une meneuse (Lilou en faisait ce qu’elle voulait, et peut-être que Myrtille aurait été parmi les victimes de Lilou si elle n’avait pas réussi à intégrer son groupe), mais elle était capable de crasse, peut-être pire que les autres. Elle aussi se cachait derrière sa famille, son père avocat et sa mère médecin. C’était probablement grâce à cette famille qu’elle avait pu s’allier avec Lilou et Clara.
    
    Moi, Antony, j’avais le malheur d’être le fils d’un agent de la mairie (donc un « esclave » de la famille Legris, comme aimait me le rappeler cette salope) et de la femme de ménage de papa Mélanie. Là où certains ont pu se libérer des griffes de ces connasses en quittant le lycée, j’avais eu la mauvaise idée de suivre le même cursus qu’elles, et donc de voir mon calvaire continuer au sein des amphithéâtres. Nous étions trois dans ce cas, à nous soutenir mutuellement, plus qu’à nous aider. Évidemment, d’autres victimes se sont ajoutées au lot avec le temps.
    
    La fin de la fac a été salvatrice. Je n’avais plus à les supporter et j’avais trouvé un emploi et un appartement dans une autre ville, à plusieurs kilomètres de là. S’il m’arrivait encore de croiser les trois connasses, c’était bien plus sporadique et, malgré la montée ...
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