1. Le temps des olives


    Datte: 18/02/2022, Catégories: Inceste / Tabou Auteur: Jane Does, Source: Xstory

    Ça sent la lavande et les olives. Un parfum qui caractérise si bien cette région et la maison. Celle qui voit Mélinda se tenir sur le pas de la porte du moulin attenant.
    
    — Yanis !
    
    La roue tourne et le garçon qui alimente le bac où la pierre écrase la pulpe n’entend pas.
    
    — Yanis ! Eh oh !
    
    Pas de réponse. Alors la femme d’une quarantaine d’années s’avance dans la pièce circulaire. Les rouages de la machinerie font un bruit infernal. Elle pose sa main sur l’épaule de celui qui vient de vider un nouveau sac dans le grès qui peut en contenir quelques-uns encore. Il ne semble pas plus surpris que cela par ce geste d’affection de l’arrivante. Il tourne son visage glabre et son sourire montre deux jolies rangées de quenottes bien blanches.
    
    — Tu ne m’as pas entendu ou tu me fais maronner ? C’est ça ? Hein ? Le repas est près.
    
    — Juste une petite minute. Tu respires cet arôme ? C’est le moment que je préfère dans le pressage. Quand l’huile vierge va couler de la pulpe. Tiens, goute-moi ça !
    
    Il vient de plonger sa main dans la masse verte et ramène dans sa paume entrouverte, un peu de ce magma odorant.
    
    — Un bon cru cette année. Là-dedans il y a tout le soleil de chez nous Mélinda. Goute-moi donc ceci, c’est un pur bonheur.
    
    — Non ! Tu sais parfaitement que je déteste ça. Pour la cuisine, l’huile passe encore, mais me coller ça dans la bouche ? Jamais ! C’est écœurant.
    
    — C’est pourtant ce qui nous fait vivre, ma belle.
    
    — Pff ! Tu viens diner oui ou non ...
    ... ?
    
    — Oui ! Tout est en ordre et j’ai fini pour ce soir. J’arrête tout, je viens manger et je reviendrai après la mangeaille pour nettoyer tout cela.
    
    Mélinda n’a sans doute pas attendu qu’il termine sa phrase. Elle est partie presque en courant. Un comble, vivre de la pression des olives et ne pas supporter même l’odeur de leur pulpe. Yanis… toujours à rêvasser, à trainasser dans son fichu moulin. Si elle en avait le pouvoir et surtout l’argent, il y a belle lurette qu’elle aurait fait ses valises. Oui ? Mais pour aller où ? Pour faire quoi sans un sou vaillant en poche ? Alors, elle ronge son frein, pestant contre cette vie qui la retient prisonnière dans cette vieille baraque.
    
    Yanis lui, c’est autre chose. Il aime cette existence un peu indolente, une vie qui s’écoule au rythme des saisons, faite de journées dont les levers et les couchers de soleil sont les uniques sabliers. Elle, une quarantaine juste entamée, chevelure longue auburn avec quelques reflets plus cuivrés, élancée et fine, espère qu’une occasion va se présenter. Partir… un leitmotiv entêtant, récurrent, son seul objectif en fait. Elle est bien roulée encore et Gianni son mari, mort dans les vignes depuis deux ans maintenant, l’a laissé sans le sou.
    
    Alors, pour survivre, elle est revenue s’installer dans la maison familiale. Celle-ci lui appartient pour moitié et elle y occupe le terrain en compagnie de Yanis, une sorte de colocation qui ne dit pas son nom, quoi ! Lui a toujours vécu ici, avec leurs ...
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