1. Les coulisses de la mission


    Datte: 06/02/2022, Catégories: fh, ff, hh, Collègues / Travail plage, Transexuels Oral hsodo, échange, policier, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe

    ... voulait baiser.
    
    *
    
    La soirée a été bonne. Les discussions allaient bon train, Simon racontait de bonnes anecdotes sur les empires financiers et les magnats de la presse. À l’entendre parler de certains détails qui ont fait tilt dans ma tête d’espion, je me suis demandé si Charlène n’était pas en mission d’infiltration en se mettant en couple avec lui.
    
    — Vous avez un bel appartement, je dois avouer.
    — Il appartient à Simon, a répondu ma collègue du Service.
    — Et j’ai invité ma prof de musique préférée à habiter avec moi, ce qu’elle a accepté, a continué Simon en se retournant vers Charlène et en l’embrassant.
    
    Lucie buvait à petites gorgées, mais buvait régulièrement… à petites gorgées.
    
    — Alors, Charlène et vous montez un cours sur la musique et la littérature, c’est bien ça ?
    
    Charlène m’avait briefé. Simon ignorait le véritable métier de sa « prof préférée ». Nous travaillions à l’université. Charlène avait récupéré une de mes anciennes couvertures, celui de prof de lettres qui a tout lâché pour écrire à la tour Elizabeth, mais qui finalement s’était remis à l’enseignement parce que la vente de son roman n’avait pas fonctionné.
    
    — Oui, en effet. Il y a beaucoup de lien à faire, et d’ailleurs… les mots sont comme de la musique !
    — Oui, oui !
    
    J’avais interrompu ma phrase, car la main de Lucie, celle qui ne tenait pas le verre, se faufilait sur ma cuisse, en cachette. Elle me zyeutait, tentait quelque chose, et je me laissais faire, pour ne pas péter ...
    ... un scandale. J’ignorais comment réagirait cette inconnue si j’enlevais sa main sans plus de cérémonie. Charlène et moi avons continué de deviser sur un auteur particulier :
    
    — On dirait que la musique dans son œuvre exprime son sentiment, et que la littérature porte sa mélodie…
    
    Lucie avait rapproché sa chaise de la mienne, et sa main s’était arrêtée sur mon entrejambe. Charlène souriait et a apposé sa tête sur l’épaule de Simon. Ce dernier n’était intéressé que par mon discours littéraire décousu :
    
    — Ce que Proust voulait exprimer, c’est justement une simultanéité équivalente au contrepoint en musique, enfin une épaisseur du texte.
    
    Lucie a imité Charlène en s’appuyant sur mon épaule, de manière amoureuse, ou saoule, et je sentais ce plan foireux que ma collègue du Service et à l’université tentait de mettre en place : une collègue de Simon, célibataire, en peine, belle, invitée à un repas avec un collègue de Charlène, célibataire aussi, en manque… Lucie aussi l’était, en manque : sa main le prouvait bien. Mais je ne bandais pas. Proust me prenait la tête, Simon était trop intéressé, Lucie trop collante, et je ne voulais que prendre Charlène dans un coin…
    
    Lorsque nous avons ramassé les couverts, j’ai pu m’extraire de l’emprise de Lucie et ai informé nos hôtes que je devais partir :
    
    — Je dois me lever tôt demain, deux-trois trucs à terminer avant le séminaire à l’étranger, vous voyez ?
    
    Simon, magnanime, m’a ouvert les bras pour exprimer sa joie de m’avoir ...
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