La réorganisation
Datte: 27/01/2022,
Catégories:
Collègues / Travail
amour,
Transexuels
policier,
Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe
... trois, j’écoutais la partie de tennis verbal entre mes deux collègues. Richard a serré les dents, a soupiré, puis a affirmé :
— OK, voilà ce que nous allons faire !
C’est ainsi que je me suis retrouvé en préparation d’une nouvelle mission officielle se déclinant en quelques étapes : me trouver un logement, acheter des disques de musique, me donner un look grunge avant de faire une offre d’achat à un disquaire pour m‘y installer. Ensuite, je me rapprocherai de certains leaders d’un mouvement social progressiste qui souhaitent casser du facho.
— On a besoin de toi ici, tu comprends ?
— Oui, oui.
J’avais estimé que cette préparation prendrait six mois. En réalité, je savais que deux mois me suffiraient pour être opérationnel. Mais Richard, Charlène et moi étions d’accord pour que je sois affecté sur « Mantille », enquête toujours en cours depuis deux ans et demi. Il nous fallait découvrir les secrets de Raïssa ! Richard m’a dit, avant de partir :
— Ne commence pas ta « nouvelle » mission avant que tu n’y sois invité. Je m’occupe du reste. Et vous deux, je vous laisse régler les détails de « Mantille ».
Il nous avait pointés, dans le cadre de la porte, dépité, esseulé.
— Courage Richard ! l’a exhorté une Charlène souriante alors qu’il fermait la porte derrière lui.
Elle et moi nous sommes tapés dans les mains avant de nous attabler pour recouper des éléments de l’enquête. Nous avons sorti une carte du monde pour refaire le parcours de Raïssa sur les ...
... dernières années. Elle se rendait régulièrement dans le sud, aux Caraïbes, au Mexique, elle aimait les plages. Elle bougeait peu lors de ses missions, chaque fois quand elle en avait la permission. Nous avions bien avancé : dans la mémoire cachée du PC volé, étions retombé sur des discussions entre divers membres qui complotaient contre « Chipie l’Arabe » et la traitait de tous les noms : raccrocheuse, tapineuse, roulure, pouffe, nuiteuse et encore.
Il m’est revenu en souvenir des expériences sexuelles avec Raïssa. Toutefois, jamais je n’ai compris ces hommes qui reléguaient une femme au simple niveau de « belle à baiser ». Certes, les surnoms donnés dans ce fil de discussion étaient d’une telle bassesse et tournaient sur le lexique de la pute, mais nous ont fait réfléchir, Charlène et moi :
— Gorlèze ?
— Je sais pas ce que ça signifie. Cherche sur le Net.
— Ça vient d’un nom acadien.
— Ça veut dire ?
— Bah… même chose que les autres mots…
Ça m’a fait réfléchir, je ne sais pourquoi, il me manquait une pièce du puzzle, un trou de mémoire qui devait bien se trouver quelque part en coulisse de cette mission. Charlène était concentrée devant l’ordi et j’ai décroché à ce moment. Je me suis levé, me suis étiré, j’ai considéré que la journée était terminée, la nuit était déjà tombée. J’ai regardé dehors, j’ai fouillé le frigo, ai sorti des bières, j’en ai rapporté une à Charlène. J’avais d’autres histoires en tête que le dossier « Mantille » :
— OK, tu es des Affaires ...