1. La réorganisation


    Datte: 27/01/2022, Catégories: Collègues / Travail amour, Transexuels policier, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe

    ***
    
    J’ai été convoqué par le Service à l’inauguration d’une salle de réunion dans nos bureaux. Celle-ci avait été nommée « JiPé » en l’honneur de notre camarade tué lors d’une opération dans un parking souterrain. J’étais présent lors de cette fusillade. Elle a été le début de l’enquête officieuse menée par Charlène des Affaires internes sur le parcours de Raïssa. Celle-ci s’éclipsait en dehors des radars du Service, quelques jours, chaque fois qu’elle partait en vacances. Et JiPé, se tenant le ventre et tentant de retenir son sang s’écoulant sur la banquette arrière de la bagnole, m’avait dit :
    
    — Ils sont à sa recherche… ils ont trouvé son point faible… elle est en danger…
    — Qui ? avais-je répondu, stressé et nerveux au volant.
    — Le clan de…
    — Qui est en danger ?
    — Le clan de MoonWar est à ses trousses depuis…
    — Mais aux trousses de qui, p’tain !
    
    Je savais bien maintenant que JiPé parlait de Raïssa, mon agente favorite, mon amour caché, ma prunelle…
    
    La cérémonie d’ouverture de la salle de réunion « JiPé » s’est fait en intimité : il y avait le nouveau chef de la Direction des Opérations, Mike dit le DirOp, assistait aussi Richard, mon ancien distinguo avec qui j’avais mené bon nombre d’actions – entre autres, celle de faire tomber mon supérieur de l’époque, monsieur Jonathan, membre influent du Comité d’Action, sous-branche exécutive de la DirOp. Richard dirigeait maintenant ce Comité d’Action, et il était accompagné d’une assistante blonde, une certaine ...
    ... Juliette. Dans ce monde d’espionnage par contre, je doutais qu’elle soit bien plus qu’une simple assistante. Nous nous rencontrions elle et moi pour la première fois, nous nous sommes serrés la main. Elle portait son tailleur serré, ses seins semblaient moulés dans la blouse, sa jupe arrivant au-dessus des genoux gainait ses fesses en cœur, et des bas noirs longeaient ses jambes. Je ne savais pourquoi je la détaillais de la sorte, peut-être parce qu’il y eut un petit pincement de jalousie dans le cœur de Milly. Juliette était pâle, aux yeux bleus, avec ses cheveux blonds coiffés en chignon, elle me donnait l’impression d’Ursula Andress dans « James Bond contre le docteur No ». Je la verrais bien en maillot.
    
    — On est tous là, on peut commencer.
    — Un comité si petit ? ai-je interrogé.
    — Un collègue nous rejoindra plus tard.
    
    Richard m’a regardé en souriant, Mike, le DirOp, a hoché la tête, a discouru trente secondes en prononçant deux-trois fois le nom de JiPé, il nous a montré la plaque en bronze à l’entrée de la salle et a conclu :
    
    — Comme ça, nous arrêterons de nommer cette salle de rencontre, « la salle du fond ». Bien ! Commençons.
    
    Juliette s’est approchée de moi et avec un sourire froid, m’a invité à entrer dans la salle JiPé :
    
    — Après vous, monsieur.
    — D’accord, j’ai compris, on inaugure la salle par une réunion officielle.
    — T’as tout compris, a rigolé Richard en me suivant.
    
    Trente minutes plus tard, on m’avait assigné une nouvelle mission. J’ai tenté ...
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