1. La réorganisation


    Datte: 27/01/2022, Catégories: Collègues / Travail amour, Transexuels policier, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe

    ... en queue sur le dessus de la tête. Richard, lui, patientait, dans son éternel pantalon ample et chemise trop grande cachant l’envergure de son embonpoint. Il fixait Charlène d’un air inspiré, attendant sa réaction, désireux d’en savoir plus sur les résultats de son enquête, ou bien désireux de son corps ? Richard connaissait tout de nos histoires : il avait même voulu escamoter la clé USB sur laquelle étaient enregistrés nos ébats. Il n’était pas jaloux. Il était peut-être simplement triste de ne pas vivre une vie sexuelle épanouie. Charlène a cessé de taper sur le clavier.
    
    — Ça y est, j’ai terminé. On commence par quoi ?
    
    Richard m’a regardé, je lui ai fait un signe de la main, détaché. Il a pointé le menton vers son agente qu’il désirait, elle a hoché la tête, sérieuse :
    
    — Très bien. Tenez-vous bien.
    
    À force de recoupement avec les infos que j’avais rapporté, les données dans l’ordi chopé, les dossiers qu’elle-même avait récoltés, Charlène a affirmé que Raïssa avait fait cavalière seule dans une opération contre MoonWar. Cette opération n’était pas connue du Service, mais a donné d’incroyables résultats, et avait presque mis MoonWar à plat ventre.
    
    — Qu’est-ce qu’elle a fait ? a demandé le chef du Comité d’Action
    — Elle a démasqué des têtes, a découvert des documents, a saboté des serveurs…
    
    Charlène a énuméré d’autres opérations, Richard l’écoutait, stoïque. Puis, sèchement, il a dit :
    
    — Comment elle a réussi à faire ça ?
    — Elle a éliminé des ...
    ... membres.
    — Pardon ? Sans autorisation ?
    — Oui. Et sans que personne ne le sache. Et ce que j’ai pu comprendre, c’est que l’équipe d’enquête contre MoonWar a retrouvé au petit matin tous les éléments bancaires, la hiérarchie, la position des hommes, dans quelles organisations publiques ils siègent, tout ! sur le bureau d’un des membres de l’équipe – un certain Nicolas, je crois.
    
    Charlène consultait ses notes pour être certaine de ce qu’elle affirmait, et moi je souriais, content. Elle avait bien appris, la petite ! Elle en faisait à sa tête quand il le fallait. Je me l’imaginais vêtue de noir,the woman in black, marchant dans la ruelle obscure, grimper aux échelles menant sur les toits, s’infiltrant par une fenêtre. Sortir son flingue, être aux aguets de tout, parcourir à pas de chat toutes les pièces de l’appartement où logeaient les méchants, tomber sur l’un d’entre eux au hasard, faire feu au silencieux entre les deux yeux, entendre crier, s’y précipiter, voir d’autres méchants voulant fuir, canarder tout ce beau monde. Piquer tous les documents. Sortir par la porte de derrière, retourner dans la ruelle, se déplacer en maîtresse des mondes, fière, sexy dans son habit noir d’espionne vengeresse, les cheveux noirs au vent, le flingue toujours fumant à la main…
    
    Richard me parlait :
    
    — Mais dis quelque chose !
    — Raïssa serait une meurtrière ?
    
    J’ai réagi rapidement. Charlène a fait un signe de contestation :
    
    — Ne me dis pas que tu n’as pas déjà réagi, face à des impasses… ...
«12...567...11»