1. La réorganisation


    Datte: 27/01/2022, Catégories: Collègues / Travail amour, Transexuels policier, Auteur: Samir Erwan, Source: Revebebe

    ... d’affidée aux lèvres :
    
    — Je ne sais pas si on peut appeler ça de l’amour, mais oui, c’est bien. Tu voudras bien revenir manger à la maison, avec lui ?
    
    J’ai hoché la tête en marmonnant mon acquiescement. Silence entre nous, échange de regard, me suis perdu dans son iris, dans ces couleurs sombres et orangées tout autour, nos corps étaient près l’un de l’autre et nous irradiions de chaleur…
    
    — Quelle est la suite ? en rompant le sort.
    
    Charlène s’est ébouriffé les cheveux soudainement et a pris le sac, s’est levée en soufflant. Ou était-ce un petit rire ?
    
    — Laisse-moi craquer l’ordi et je te reviens.
    — OK.
    
    Elle se tenait en contre-jour, entourée d’arbres et de vert en plein centre-ville, sa silhouette se découpait et c’est alors que j’ai senti mon érection. Mais elle devait avoir commencé avant. L’ambiguïté de Charlène, à tous les niveaux, faisait en sorte étrangement que je me sentais en sécurité avec elle. Je la connaissais, elle pouvait être torve pour les besoins d’une mission, mais je la connaissais aussi fidèle, intègre. Lorsque je lui ai simplement répondu : « OK », je lui signifiais : « C’est toi qui mènes le bal. » Dans ma tête, je rajoutais : « Pour l’instant ».
    
    Souriante, elle m’a envoyé un baiser soufflé par sa main, j’ai fait mime de l’attraper au vol et j’ai léché ma paume. Elle s’en est gaussée, s’est retournée, et a suivi le sentier. J’ai maté son cul.
    
    À l’époque, l’équipe et moi étions en débriefing après l’opération contre le laboratoire ...
    ... pharmaceutique effectuée durant un an avant mon voyage dans le sud. J’avais eu droit à mes congés, je devais maintenant rester quelques semaines au Siège du Service en Métropole pour rédiger rapports et bilan financier. J’avais retrouvé le petit studio que le Service me fournissait lorsque j’étais en ville. J’ai été faire un tour à l’entrepôt où je mettais en réserve certains effets personnels lors de mes absences.
    
    Charlène m’a rappelé le lendemain de notre tête-à-tête au parc.
    
    — J’ai trouvé ! Viens me rejoindre à la planque à 20 h !
    
    J’y étais à l’heure dite, tel un stagiaire excité d’avoir fait du bon boulot. Richard était déjà là à mon arrivée, j’ai eu quelques doutes, mais il a pris la direction des opérations en toute intelligence avec Charlène et moi :
    
    — Nous ne reviendrons pas sur le fait du comment ces infos ont été obtenues. Elles sont là, nous les avons, nous protégeons nos sources. Maintenant, c’est de savoir comment s’en servir.
    
    Charlène et lui, avant mon arrivée, avaient déjà dû soliloquer sur la stratégie à suivre. Ce que je voulais savoir tout en faisant semblant de connaître la réponse, c’était : « De quelle opération parlait-on ? L’enquête sur MoonWar ou sur Raïssa ? »
    
    Je me suis donc assis dans le sofa, relax, l’air sûr de moi, que rien ne dérange. Charlène, à table, pianotait sur son portable comme la geek effrénée qu’elle pouvait être. Elle était en jean, en chemise de bûcheron à carreaux rouges et noirs, confortable, ses cheveux attachés ...
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