Une femme élégante
Datte: 18/01/2022,
Catégories:
fh,
campagne,
Collègues / Travail
amour,
caresses,
pénétratio,
fsodo,
nostalgie,
rencontre,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... moment accoudés au parapet de pierre d’un petit pont sur un canal. L’eau calme reflétait les lumières du village, décoré avec soin, et les jardinières de géraniums nous protégeaient des moustiques. Nous fîmes encore une fois l’amour, très amoureusement et très tendrement, puis nous nous endormîmes l’un dans l’autre, moi derrière elle.
Pendant les mois qui suivirent cette folle journée, Claire et moi inventions sur nos agendas des rendez-vous bidon qui nous permettaient de nous retrouver chez moi, une à deux fois par semaine. Dès son arrivée, la folie érotique nous reprenait. Souvent, nos vêtements arrachés à la hâte jonchaient le sol jusqu’à la chambre, d’autres fois nous n’avions même pas le temps de l’atteindre et nos corps se mêlaient dès la porte refermée, debout dans l’entrée ou sur le tapis du salon. C’était comme si nous n’étions plus maîtres d’eux, tant le désir physique de nos corps était irrésistible. Comment refuser cette femme puissante et superbe qui se ruait sur moi avec tant de fougue ? En plus, je n’avais pas du tout envie de résister. Nos sens à peine rassasiés, elle devait reprendre la route pour ne pas éveiller de soupçons.
Nous eûmes encore deux séminaires qui nous permirent de passer trois nuits pleines ensemble à chaque fois. J’adorais ces moments, les seuls où Claire défaisait son invariable chignon et brossait longuement ses longs cheveux blonds. Ils lui descendaient jusqu’aux fesses, et la voir ainsi nue avec sa crinière dorée flottant ...
... dans son dos me transportait dans les toundras nordiques des Vikings ou les plaines des Walkyries. Elle était mieux que belle, on aurait dit une divinité incarnée. Je trouvais inouïe la chance qui m’était donnée d’être l’amant de cette femme.
En revanche, lorsque j’allais chez eux, le moins souvent possible désormais, je trouvais que l’état de Stéphane empirait. Il était maigre à faire peur, devenait de plus en plus agressif. Il finissait par ne plus supporter son état. Cent fois il m’écrivait sur son clavier «J’en ai marre, je n’en peux plus. » Son corps était devenu sa prison, sa torture permanente. Un matin de printemps, sa décision prise, il demanda d’ouvrir grand la porte-fenêtre du salon pour profiter du soleil retrouvé. Il attendit que l’infirmière soit occupée ailleurs et ne lui prête plus attention, puis il lança à fond son fauteuil roulant droit sur la piscine. Il y eut un « plouf » couvert par une radio un peu plus forte que d’habitude. L’infirmière le chercha partout, longtemps, bien trop longtemps pour pouvoir le ramener à la vie…
Claire en fut terriblement affectée, bien plus que lors de l’AVC. Là, elle venait de perdre définitivement l’homme de sa vie. Aussi solide fût-elle, cela lui était insupportable. À l’enterrement, elle m’embrassa sur les joues et me murmura à l’oreille :
— Merci pour tout. Adieu, mon ami.
J’étais très inquiet de cette déclaration, et je pris régulièrement de ses nouvelles auprès de l’agence. Elle n’y venait plus, elle avait ...