Échanges phaéciens - Histoires de Sexe

Échanges phaéciens

... plus tard, nous sommes à nouveau tous les quatre sur la plage où nous avons pu dénicher quatre places disponibles, les unes à côté des autres. Les Didines sont dans l’eau, nénés à l’air, et nous, les hommes nous les regardons s’ébattre. Barnabé me confie :

— C’est quelque chose ta femme, enfin… c’est quelqu’un !
— Je ne l’ai pas épousée pour rien…
— Au fait, Alain, je peux te demander quelque chose ?
— Vas-y, dis toujours.
— Euh, Amandine et toi, vous pratiquez souvent des… des échanges ?
— Toutes les semaines, pourquoi ?

En entendant ma réponse, il exclame aussitôt :

— Toutes les semaines !?
— Mais non, je rigole ! En réalité, c’est assez rare. En quinze ans, vous êtes le troisième couple avec qui nous faisons ça en vacances.

Je ne mens pas, mais j’ai bien précisé : avec un couple rencontré en vacances. En revanche, en dehors des vacances, ce n’est plus un chiffre, mais un nombre à deux chiffres que je devrais indiquer. Néanmoins, Barnabé s’étonne d’un autre point de ma réponse :

— Quinze ans ? Je croyais que vous allez bientôt fêter vos douze ans de mariage ?

J’explique cette différence de nombres :

— Avant de nous marier, nous avons vécu ensemble presque trois ans, voilà pourquoi.
— Ah OK… C’est ça que j’aurais dû faire : vivre en concubinage avant de me marier. Mais nos familles n’auraient pas beaucoup apprécié.
— Vous êtes issus tous les deux d’un milieu assez traditionaliste ?
— On va le dire comme ça… Mais je préfère ne pas m’étendre ...

... sur le sujet, si tu veux bien…
— OK, pas de problème, Barnabé.

Nous continuons à regarder nos femmes s’amuser dans l’eau, toutes les deux, seins nus. Barnabé rompt le silence :

— Rien que pour ça, je te remercie : voir ma femme seins nus.
— Que pour ta femme seins nus ?

Il me sourit :

— Sans oublier ta femme, bien sûr ! Un sacré cadeau au lit et ailleurs ! D’ailleurs, ça me fout le blues d’imaginer qu’on repart à la maison bientôt !
— Je te rappelle qu’on n’habite pas trop loin l’un de l’autre.
— C’est vrai, Alain, mais ce ne sera plus le même contexte : sea, sex and sun…

Il semble songer à quelque chose, je le laisse cogiter. Il me demande :

— Et si on restait quelques jours de plus ici, ça doit être possible, non ?
— Tout dépend s’il reste de la place dans l’hôtel. Souvent c’est faisable, puisque, par le passé, j’ai déjà reporté plusieurs fois mon retour au bercail.
— On en parle à nos femmes ?
— On peut en parler ce soir, au calme. Entre-temps, je vais aller me renseigner à l’accueil, car ta connaissance des langues étrangères n’est pas fameuse !

Barnabé soupire :

— C’est vrai que je ne connais aucun mot en grec, mon allemand est nul, et mon anglais est déplorable…
— Par ici, tu peux tenter l’italien, le serbo-croate, voire l’albanais.
— Rien de tout ça, moi, je parle le franco-français !

Devant cette constatation linguistique, je rigole :

— C’est bien ce que je te disais… Quand on rentrera à l’hôtel, j’irai poser la question. En ...