Ô - Histoires de Sexe

Ô

... mais il craignait de la blesser. La petite langue qui s’insinua entre ses lèvres, la main qui se posa sur sa nuque… Magique, il oublia tout.

Rien du film américain où après vingt secondes, les protagonistes s’arrachaient leurs vêtements et les jetaient au travers de la pièce, mais baisers câlins du coin de lèvres, doigts qui découvraient le visage, corps qui s’enchâssaient dans une tendre étreinte. Aucune presse, aucune pression, les aiguilles de la pendule du temps patinaient. Un pull-over qu’on roulait vers le haut, un pantalon qui tire-bouchonnait vers le bas. Un sein étonnamment ferme qu’on empaumait, une verge qu’on empoignait. Un râle, un soupir. Des lèvres qui aspiraient un téton. Un peu de gymnastique. Une bouche qui se refermait sur un gland.

Un épisode plus tard, ils se retrouvaient tête-bêche devant la cheminée qui entourait leurs corps nus d’un faible halo lumineux. Après qu’ils se furent abreuvés d’une première vague de plaisir, ils se séparèrent, se regardèrent, regardèrent autour d’eux. Perdus dans leur monde de volupté, ils ne s’étaient même pas aperçus que l’électricité avait de nouveau sauté, pas plus qu’ils ne savaient comment leurs vêtements s’étaient retrouvés épars sur le tapis.

— OMG (Oh my god, pour les incultes) ! On en a mis partout ! s’exclama Madeleine en regardant autour d’elle. Heureusement, on a raté la cheminée.

Elle ne parlait pas des liqueurs séminales car…

— Tu es sûre, je ne vois pas ton soutif !
— Idiot ! Tu sais ...

... bien que je n’en portais pas. Gentil idiot, tu m’as rendu ma féminité ! susurra-t-elle en lui caressant le visage. J’avais l’impression d’être devenue vieille et frigide à force de ne rien ressentir.
— Je peux te rassurer à ce que j’ai vu, entendu et senti, tu ne l’es pas du tout et ce n’étaient que les mignardises de l’apéro. À propos d’apéro, si on le buvait ce champagne. On l’a bien mérité.
— Je te rappelle que dehors c’est le déluge et que je suis toute nue.
— Ah ! Je ne m’en étais pas aperçu !

Jeff qui avait redressé sa grande carcasse sembla réellement prendre conscience de la nudité de sa compagne. Il bloqua un instant puis il lui tendit les mains pour l’aider à se relever.

— Tu es belle, Madeleine.
— Pour ceux qui aiment les planches à repasser… je dirai même plus, les planches à repasser d’époque.
— Arrête tes inepties sur ta prétendue vieillesse. Je répète, tu es tellement jolie, Madeleine. Jusqu’à hier au soir, je t’avais aperçue, mais je ne t’avais jamais regardé comme une femme. Faut dire que tu faisais des efforts pour rester incognito. Et comme je ne voulais pas entrer dans la prétendue bagarre entre Mathilde et ton mec.De facto, tu n’existais pas, je ne te voyais pas.
— Pas difficile de l’autre côté de la haie avec mon mètre soixante et mes 45 kg.

Il empauma les seins de la femme.

— Ils ne sont pas petits, juste à l’échelle. Plus gros, ils seraient disproportionnés par rapport à la gracilité de ton corps. Et tes tétons qui s’érigent si ...