1. Serveur d'un soir (8)


    Datte: 01/01/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Maximalia, Source: Xstory

    ... nocturnes, je ne gardais que des images prodigieuses et inattendues.
    
    Bref, j’optai pour la porte de droite et m’octroyais enfin un moment de répit, pour moi. Une bonne douche chaude.
    
    Le cadre m’apportait du réconfort. La porte rabattue derrière moi, je me laissais habiter par le petit décor rustre et attendrissant. Une pièce de nouveau carrelée, camaïeu de faïences rosées, compétition de fleurs séchées... Et pourtant, les premiers rayons pastel du matin apportaient une douceur apaisante. En outre, les radiateurs tournaient à plein régime et je ressentais un plaisir plein à quitter une dernière fois mon T-shirt à tête de félin pour ressentir l’air doux sur mon corps tout entier.
    
    Je m’abandonnais, groggy de fatigue à me regarder dans les deux miroirs baroques ornementés de cadres travaillés à la feuille d’or.
    
    Je repérais entre les deux une enluminure moyen-âgeuse représentant des couples nus dans des positions du Kama Sutra. Cela me fit sourire. Je me demandais si les garçons s’étaient paluchés à de nombreuses reprises sur cette image si peu éloquente. De nos jours, un coït en pixel art n’apporterait guère plus de détails. Mais le pouvoir de l’imagination est immense !
    
    Saisissant une grosse serviette blanche en coton dans le sous-meuble attenant la cabine à douche dernier cri, je savourais déjà l’eau bouillante ruisselante sur mon corps élimé.
    
    Entrant dans le bac à douche, mes pieds se tordaient en tous sens pour éviter le reste d’eau de mon prédécesseur et me ...
    ... substituer à son contact froid et désagréable.
    
    En équilibre sur trois orteils, j’ouvrais l’eau en ayant pris soin de décaler le pommeau contre une des deux vitres de la cabine.
    
    En à peine dix secondes, l’eau s’avéra bouillante. J’y apportais un peu plus d’eau froide et me détendis enfin entièrement. Quelle bénédiction ! Presque une délivrance. Une échappatoire aux moments frénétiques de la nuit passée.
    
    Plus rien n’avait d’importance. Je vivais une parenthèse reposante. Je m’abandonnais, comme entrant dans un monde parallèle, hors du temps et des questionnements incessants. Un moment où plus rien n’est important ; sans choix et sans conséquence, presque insouciant.
    
    Mon corps se relâchait totalement : posée sur mon avant-bras, l’eau tombait dru sur mon visage recroquevillé sur moi. Mon front arrêté par l’une des parois de la douche.
    
    Le jet était puissant et le bruit des gouttes contre mon crâne résonnait comme autant de sabots au galop. Une rythmique que j’adorais, qui me berçait. Plus aucun bruit ne pouvait rivaliser et me sortir de ma torpeur. Mieux, je me laissais habiter par chaque goutte, ressentais chacun des sillons qu’elles formaient sur mon corps pour gagner le sol comme autant de caresses.
    
    Je vidais mon esprit entièrement, la chaleur moite ouvrait chaque pore de ma peau aqueuse pour une sensation des plus heureuses.
    
    J’étais ailleurs, très loin, nulle part. Transportée. Invisible. Disparue. Insaisissable.
    
    Alors, je sentis une douce pression sur ...
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