Vengeances - Histoires de Sexe

Vengeances

... disparu quand son tuteur était venu, de sa province la récupérer. Il paraît qu’elle séjournait maintenant dans un couvent. Elle doute que le bel Alain se soit amandé. Aussi ne manque-t-elle aucune occasion de préparer sa compagne a des déconvenues. Voyant que la chose répugne à son amie elle lance :

— Vous devriez peut-être ressayer.
— Jamais ! Ne me reparlez plus ce cela.
— C’est que votre époux doit moult apprécier la chose.
— Non, c’était un de ses amis qui lui avait conseillé, pour les périodes où la nature féminine parle. Et cet ami il ne le voit plus.
— Pourtant il encule régulièrement ailleurs et pas seulement des filles de joie. J’ai surpris une conversation de la baronne de Rentzy avec une de ses amies, à qui elle confiait que ton mari usait régulièrement de cette voie. Par contre, je ne sais s’il prend le rond ou baise simplement une de vos domestiques, femme d’un de ses valets.
— Suzette !
— Oui, c’est ce nom-là.
— Mais comment le savez-vous ?
— Par Hélène, ma camériste, qui est de ses amies et il y met moult ardeur.
— Ce n’est pas vrai ! Vous mentez !
— Questionnez Suzette.
— Cela est vrai, confirme Louise de Vaudémont.

Pourtant la jeune marquise refuse de croire ses amies arguant que tout cela n’est que racontars et commérages de domestiques. C’est alors que se faufile dans la pièce un homme. Antoinette-Marie s’exclame :

— Luc ! Vous avez changé d’avis et voulez reprendre le service auprès de mon époux. Hélas je crains que ce ne soit ...

... difficile, il a pris quelqu’un pour vous remplacer après que vous ayez donné votre congé, mais j’essayerais de plaider votre cause.
— Je n’ai jamais donné mon congé, c’est Monsieur le Marquis qui m’a envoyé porter un message à son régisseur, et celui-ci m’a signifié que j’étais renvoyé.
— Il avait toute confiance en vous et votre départ l’a moult chagriné. Pourquoi aurait-il fait cela ?
— C’est ce que je me suis demandé. Et puis j’ai trouvé.
— Et qu’avez-vous découvert ?
— Il a craint qu’un jour je ne vous fasse des confidences.
— Quelles confidences craignait-il que vous fassiez ?

Le domestique raconte tout depuis le pari du marquis qu’il la séduirait. Comment il s’était arrangé pour que les parieurs puissent constater de visu qu’il avait bien réussi et enfin comment il avait envisagé de faire partager sa bonne fortune à quelques amis à qui il vantait son ardeur et que seule sa rencontre avec le Dauphin Louis avait empêché la réalisation de son dessein. Elle n’en croit pas ses oreilles, doute encore, mais Luc de donner suffisamment de détails pour que soit convaincue la plus sceptique. Antoinette-Marie pâlit, mais reste digne, elle donne deux louis au domestique en le remerciant d’être venu lui parler, même si elle se doute que c’est l’esprit de vengeance qui l’anime. Une fois l’homme parti, elle fond en larmes.

— Il ne m’aime pas.

Ses amies se gardent de lui dire qu’elles doutent qu’il ne l’ait jamais aimée, que la baiser, seul l‘intéressait. Elles en sont navrées et ...