Voitures et volatiles - Histoires de Sexe

Voitures et volatiles

... d’éliminer le superflu ; impossible pour moi de partir sans avoir bouffé. Par contre, je décidai que tant pis pour ma barbe. En sautant presque dans mes fringues, j’invectivai Bazouk :

— Tiens, au lieu de faire le clown, va vite nous préparer le petit-déj !

Il me regarda avec curiosité ; il ne devait sans doute pas comprendre ce que j’attendais de lui.

— Oh merde ! Les filles, vous savez vous servir d’un micro-ondes, d’une cafetière et d’un grille-pain ?

Elles me lancèrent les mêmes regards démoralisés.

— Mais bordel ! D’où vous sortez tous ?!? Oh là là ! Il faut vraiment que j’y aille, là…

J’achevai de m’habiller à toute allure et sortis en trombe de la salle de bains ; je traversai la maison presque en courant jusqu’à la cuisine, attrapant le téléphone au passage et composant le numéro de mon boulot. Bazouk, Azura et Pandore me suivaient pieusement.

— Allô ? … Bonjour, c’est Gufti Shank. … Oui, je suis désolé, mais je vais être un peu à la bourre. … Non, rien de grave, mais j’aurai au moins vingt minutes de retard. … Désolé encore ; à tout à l’heure.

Je raccrochai, balançai le téléphone dans un coin de la cuisine et me versai un gigantesque bol de café que j’enfournai au micro-ondes tout en foutant des tranches de pain à griller. J’attrapai du beurre et de la confiture dans le frigo en expliquant aux jeunes femmes qui ne perdaient aucun de mes gestes :

— Ce soir je vous expliquerai comment fonctionne tout ça. D’ici là, si vous avez faim, j’ai ...

... peur qu’il ne faille vous en remettre au savoir-faire de Bazouk… Si vous avez soif, y a de l’eau là, et puis là, au robinet, okay ?

Bazouk s’anima enfin :

— Non. Si tu pars, je t’accompagne.

Je m’immobilisai instantanément et le fixai dans ses yeux de mon air le plus sombre.

— Je vais bosser, Bazouk ! C’est sérieux ! Je peux pas me pointer avec un mec qui flotte dans une théière ! Tu restes ici !
— Non, je t’accompagne. Un djinn ne quitte jamais son maître.
— Mais putain, puisque je t’ai dit que j’ai pas besoin de toi !
— Je veillerai sur toi.
— Mais t’es complètement bouché, ou quoi ! Tu ne viens pas ! C’est impossible !
— Je saurai me faire discret.
— Tu rentreras dans ta théière ?
— Non.
— Alors c’est mort ! Tu restes ici !
— Non, je t’accompagne.

Grrrr ! Je serrai mes poings et mes dents. La rage montait en moi. Cette putain de tête de mule était copieusement bornée ! Et comment faire pour l’empêcher de me suivre… Je tentai autre chose :

— Et j’ai plein de trucs à te faire faire ici aujourd’hui.
— Alors reste, nous les ferons ensemble.

Merde ! Il me faisait chier !

— Bazouk ! Tu as dit que tu m’obéirais ! Ce n’est pas dans « mon intérêt »que tu me suives partout aujourd’hui. Tu comprends ?
— Tu te trompes. C’est dans ton intérêt d’avoir ton djinn à tes côtés.

Je m’arrachai les cheveux. Et surtout, je ne voyais pas comment faire pour le forcer à rester là. Et c’était apparemment impossible de lui faire entendre raison.

— Où dois-tu te ...