1. Journal d'une étudiante presque ordinaire (2)


    Datte: 09/12/2021, Catégories: Lesbienne Auteur: Gentille75, Source: Xstory

    2 Bis repetita
    
    L’accident n’avait rien changé dans notre relation ; en revanche, Line relevait la tête en société, elle perdait de sa transparence. J’étais contente de la voir moins renfermée, un peu fière aussi de me savoir à l’origine de l’amélioration de son sort. Les souvenirs à l’abri de l’oubli dans mon journal, les Amazones occupaient de nouveau le plus clair de mon temps libre. Seule différence, non des moindres, le repos des guerrières ponctuait leurs aventures avec quelques détails tirés de ma propre expérience, d’autres fantasmés qui nourrissaient ma libido en solitaire.
    
    Il y avait deux leçons à tirer de cette aventure. D’abord, la copine n’était pas frigide contrairement à ce qu’elle pensait, son abandon sincère le démontrait. En revanche, sa reconnaissance s’était limitée à quelques caresses malhabiles qui m’avaient laissée sur ma faim. Peu importait. Ensuite, un enseignement plus personnel, j’avais vraiment aimé notre étreinte, le grain de sa peau sous mes doigts, ses seins, ses tétons dans ma bouche, le dessin de son ventre, la rondeur de son nombril, la moiteur de son sexe, le goût de sa mouille. Brouter un minou n’avait rien de désagréable, au contraire.
    
    Je trouvais rassurant que les nanas aient la possibilité de prendre leur pied entre elles, les mecs abusaient déjà trop des pouvoirs qu’ils s’arrogeaient à la fac. Les rares à nous respecter avaient déjà une copine, voir un copain. Encore une tache dans le répertoire des recommandations du ...
    ... ministre de l’enseignement supérieur, la discrimination visant l’homosexualité masculine avait tendance à reculer, les réactions homophobes et autres insultes ne faisaient plus rire personne. En revanche, le lesbianisme restait une simple pratique sexuelle aux yeux de beaucoup, sensée favoriser l’excitation des mâles.
    
    Une semaine venait de s’écouler. Line rentrée chez ses parents pour le week-end, je décidai de passer au bistrot près du resto U. Une soirée karaoké, le patron puisait dans le grimoire des vieilles recettes éprouvées pour attirer du monde. La musique favorisait la sociabilité, par extension les rencontres, puis le rapprochement des corps. Ainsi, papa avait connu maman au premier festival des Vieilles Charrues en 1992 à Landeleau. C’était facile vu que seuls 500 fêtards s’étaient déplacés cette année-là ; quand même, je trouvais leur histoire un brin plus romantique.
    
    La clientèle se divisait en trois groupes distincts. D’une part le public, en majorité venu dénigrer les prestations dont certaines pitoyables, il fallait le reconnaître. Ensuite les artistes en herbe, des jolies voix, d’autres feraient mieux de se mettre à la langue des signes. Enfin le noyau dur des familiers, parfois dérangés dans leurs habitudes, qui se sentaient obligés de hausser le ton. Le patron s’en tirait plutôt bien vu les circonstances, aidé par un extra qui assurait le service en salle. J’optai pour un tabouret au comptoir près de la porte, loin du podium.
    
    – Qu’est-ce que vous prenez ...
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