1. Trente minutes (2)


    Datte: 30/11/2021, Catégories: Hétéro Auteur: Zeltron, Source: Xstory

    ... parfait amour…
    
    Pour moi, il y avait probablement une infidélité quelque part chez la copine : connaissant Jérôme, le changement de caractère et les reproches me paraissaient abusés à certains moments, ce qui me faisait penser qu’elle cherchait tous les moyens pour l’évincer.
    
    À tort ou à raison ! Ce ne sont que des suppositions. Quoi qu’il en soit, maintenant, il était seul.
    
    Notre discussion avait mordu d’une demi-heure sur le couvre-feu. Sincèrement confuse pour Jérôme – car le temps qu’il rentre chez lui, il avait tout le temps de se faire pincer –, je lui proposai donc en toute politesse et amitié de le loger. Il accepta, un peu contraint et forcé par les circonstances : ça le gênait de « se taper l’incruste » ; mais pour moi, c’était mon devoir d’amie de l’empêcher de se prendre une amende pour avoir été dehors trop tard.
    
    D’un autre côté, ça m’arrangeait un peu. Car ce garçon m’avait séduite – probablement à son insu. Encore une fois, il disposait d’un vrai talent pour complimenter que jamais je n’avais trouvé déplacé ; même le jour où il m’avait glissé cette remarque sur mes fesses, elle m’avait plu.
    
    Sans doute était-ce dû au fait que Jérôme ne se contentait pas de complimenter le corps, mais tout. Et en particulier sans que je ne sente la moindre prédation dans son regard ou dans sa voix : il m’avait dit « Tu as de jolies fesses » comme il avait pu me dire « Tu as un regard vif » ou « J’adore ta repartie ».
    
    Dans leur sincérité, ces compliments ...
    ... restaient innocents et gratuits : comme je l’ai dit, Jérôme était en couple et restait toujours très fort dans sa fidélité ; jamais je ne l’avais vu hésiter, chanceler face à une tentation, ou oser faire une proposition indécente à une fille.
    
    Pour ma part, mon militaire de père m’avait toujours éduquée à l’honneur ; par conséquent, je me trouvais incapable de prendre le garçon de quelqu’un d’autre. En d’autres termes, Jérôme et moi étions toujours restés sur la même longueur d’onde ; pas besoin de se le dire, au risque d’apporter un côté ambigu à notre relation de collègues.
    
    Mais ce soir, les choses étaient différentes.
    
    Aucune idée de s’il y avait vraiment une alchimie entre nous – après tout, je ne savais pas si Jérôme était intéressé –, mais je percevais comme une forme de tension, une attirance.
    
    J’avais envie de l’embrasser, ou qu’il me passe le bras derrière la nuque lorsqu’on regardait la télé. Terriblement tourmentée, j’hésitais à porter doucement mes lèvres aux siennes, ou à lui envoyer des signaux d’intérêt. Et s’il ne partageait pas cette envie ? Car quelque chose me poussait vers lui, me donnait envie de lui montrer mon corps qu’il avait toutes ces fois loué – voire louangé.
    
    À vrai dire, j’étais très peu à ce qui se passait à l’écran.
    
    Une fois notre film terminé, les dents brossées, je lui souhaitai bonne nuit.
    
    Dans ma chambre, la température était parfaite : ni trop chaud ni trop froid, idéal pour bien dormir. Mais je m’en trouvais incapable : Jérôme ...
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