Trente minutes (2)
Datte: 30/11/2021,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Zeltron, Source: Xstory
Avant le confinement, je m’étais déjà doutée que le bar battait de l’aile : on avait une clientèle dans la moyenne – assez pour faire quelques affaires et maintenir la boîte à flot, mais pas des soirées pleines systématiques. Le problème restait que nos patrons ne savaient pas gérer les revenus.
Sans surprise, alors qu’on était à peine à la mi-avril 2020, on reçut tous un premier mail de licenciement, avant la lettre officielle, car l’établissement avait été contraint de mettre la clé sous la porte.
Ce fut une occasion pour parler avec les anciens collègues. Au début autant que les autres, je finis par remarquer une plus grande fréquence de conversations avec Jérôme.
Ah, Jérôme… J’avais connu un certain nombre de garçons – quel que soit le sens que vous donnez à cette phrase. Mais je trouvais chez lui une sensibilité assez peu fréquente. Certains l’auraient traité de « trop gentil », je dirais plutôt « diplomate » : il préférait éviter le conflit, très dans la retenue, et beaucoup dans l’écoute.
Outre cela, il n’était pas moche du tout, et surtout, fidèle : il m’avait déjà complimentée sur plusieurs aspects, y compris physiques, mais jamais il ne laissait entrevoir une ouverture, un moyen pour que « entre nous… » ; car depuis le temps que je le connaissais, il était en couple avec la même fille – une histoire d’au moins deux ans, date où il arriva au bar. De fait, je n’étais jamais vraiment sûre de lui plaire, et ça me trottait souvent dans la tête.
Pour tout ...
... dire, j’aime le cul. Pas forcément plus qu’une autre, mais j’aime ça et je n’ai jamais eu peur de le dire, que ce soit directement ou par mes récits de nuits. En tout cas, je l’aimais assez pour avoir peur du manque durant la période indéterminée dans laquelle on se trouvait.
Grâce à Tinder, j’avais fait la connaissance d’un jeune homme vivant à une centaine de mètres. Pas spécialement typé Apollon, mais il restait appréciable et doué d’un certain nombre de qualités dont des importantes à mes yeux ; j’avais trouvé de quoi me vider un peu la tête en toute sympathie.
Malheureusement, cet amant n’était pas aussi gourmand que moi et, plusieurs fois, je fus aimablement éconduite. Que voulez-vous ? Ça se respectait, et la période n’était pas idéale pour faire la fine bouche : il restait le seul vraiment inspirant des environs.
Fort heureusement, le confinement s’arrêtait. Et je proposai à Jérôme, d’ici quelques jours, de venir à la maison pour discuter pour de vrai – lui autant que moi préférions de très loin les conversations physiques.
Je l’avais invité car sa présence m’avait toujours été très agréable : il parlait bien, avec une jolie voix, et il savait faire des compliments sans lourdeur. Plusieurs fois il m’avait flattée.
Ce fut lorsqu’on parlait de travail puis de sexe que j’appris qu’il avait rompu avec sa copine. D’abord étonnée, le récit de ses derniers mois me fit comprendre la décision. Et dire qu’il y avait encore à peine à peine un an, il filait le plus ...